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Exclusion de Modou Diagne Fada et lutte pour le contrôle du Pds: Fada et Cie promettent une réponse politico-judiciaire
Publié le mardi 20 octobre 2015  |  Enquête Plus
Modou
© Autre presse par DR
Modou Diagne Fada a été exclu du Parti démocratique sénégalais




Les partisans de Modou Diagne Fada se sont réunis samedi à son domicile de la cité Keur Gorgui, au lendemain de son exclusion du Pds, pour examiner la situation. A l’issue de la rencontre, le leader des frondeurs a laissé le porte-parole Massamba Thioro Sall faire son économie. Jugeant la décision illégale, il annonce une action en justice, notamment contre Omar Sarr, et la tenue d’un congrès.



Samedi, il fait tard. A la cité Keur Gorgui, la réunion visant à apprécier la situation politique, après l’exclusion de Modou Diagne Fada du Pds, vient de se terminer. C’est la grande mobilisation des réformateurs. De petits groupes de discussions se forment çà et là. Dans la cour de sa maison, le leader Fada est bien présent, habillé d’un costume bleue marine assorti d’une chemise blanche et des lunettes transparentes. Mais il n’est pas question de lui arracher un quelconque mot. Même quand il parle à ses partisans, il se penche à leurs oreilles, sans doute pour ne pas laisser échapper une phrase. A sa place, Massamba Thioro Sall, drapé dans une tenue traditionnelle vert clair, est chargé de parler à la presse.

Avant toute appréciation, la priorité est accordée à la réplique qu’il faut apporter à Aïda Mbodji. Cette dernière, ainsi que tant d’autres comme Me El Hadji Diouf, a accusé Modou Diagne Fada d’avoir présenté frauduleusement des signatures de députés ne faisant pas partie de son groupe, pour rester président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates. ‘’Demandez à Aïda Mbodji si en 2013, lors du renouvellement du bureau, elle a signé. Elle n’a pas signé en 2013. Elle n’a pas signé en 2014. Donc, elle ne signe pas en 2015’’, précise Massamba Thioro Sall.

‘’Nous allons les attaquer en justice’’

Venant à l’exclusion de Modou Diagne Fada, les réformateurs la considèrent illégale, dans la forme comme dans le fond. Massamba Sall révèle que c’est Oumar Sarr, coordonnateur du Pds, qui a déclaré en comité directeur que le secrétariat national n’a pas été installé. Ce qui veut dire qu’une instance qui n’est pas mise sur pied ne peut pas prendre de décisions. Ensuite, il souligne que les membres du secrétariat national ne doivent pas dépasser 50 personnes. Or, si l’on en croit notre interlocuteur, il y a eu 200 personnes, lors de la réunion du secrétariat national. Enfin, renchérit-il, la commission de discipline n’existe pas dans le statut du parti. Compte tenu de tout cela, il en tire la conclusion suivante : ‘’La décision prise par le secrétariat exécutif national élargi au comité directeur n’existe pas. Tout est illégal, dans la forme, dans la composition. C’est illégal et nous allons les attaquer en justice.’’

Cette plainte visera Oumar Sarr en premier. Toutefois, les réformateurs attendent d’abord que la décision leur soit notifiée. Aussi, avertit-il, étant donné que les partis politiques sont régis par le code des obligations civiles et commerciales, ils vont commettre un huissier pour avoir une notification officielle au cas où cette dernière tarderait à tomber.

Sûrs d’avoir les 2/3 des fédérations

Dans ce bras de fer, mandat a été donné à cette commission de discipline du Pds de ‘’traquer’’ les frondeurs. Ce travail ne sera sans doute pas difficile. Car, M. Sall déclare que les réformateurs ont décidé de lier leur sort à celui de leur leader. ‘’Tout ce qui arrivera à Modou Diagne Fada arrivera à l’ensemble des réformateurs.’’ Par conséquent, le combat continue. Les partisans de Fada restent convaincus qu’ils ont la majorité dans le parti et n’entendent pas quitter. ‘’L’exclusion d’Idrissa Seck a été facile, parce qu’il voulait partir. L’exclusion de Macky Sall a été facile, parce qu’il voulait partir. Mais notre exclusion ne sera pas facile.’’ Massamba Thioro Sall croit savoir d’ailleurs que si leur père politique Abdoulaye Wade avait la bonne information, il n’engagerait pas la bataille contre eux. ‘’Nous sommes majoritaires. Nous avons plus de la moitié des maires en exercice. Lorsque nous avons posé un débat civilisé dans un parti politique civilisé, il fallait qu’on nous réponde par des arguments et non par des manœuvres, dans des ras de pâquerettes, pour nous lancer des diatribes et essayer de nous détruire.’’

Dans tous les cas, la vérité ne tardera pas à éclater au grand jour, si les frondeurs tiennent promesse. Car M. Sall annonce la tenue d’un congrès prochainement, sûrs qu’ils sont d’avoir les 2/3 des fédérations. Et si Wade veut rester secrétaire général, rien ne l’en empêchera. Par contre, à l’issue de ce conclave, ‘’il y aura un coordonnateur qui ne sera pas nommé, mais élu par les militants’’.
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