Le Sénégal n’a pas essuyé de revers diplomatique au Burkina Faso lors du coup d’Etat du 17 septembre, a estimé vendredi le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse.
En se fondant sur "une expérience de onze années en tant que ministre des Affaires étrangères’’, M. Niasse qui a reçu en audience le Premier ministre de transition au Burkina Faso Isaac Zida, a souligné que le président Sall ne pouvait pas dépasser les limites de ses prérogatives.
’’Le président y était allé en tant que président en exercice de la CEDEAO. Il ne pouvait pas dépasser les limites de ses prérogatives. En tant que médiateur au nom d’une institution communautaire, il fallait qu’il rendît compte de sa médiation à tous les chefs d’Etat pour qu’il y eût une confirmation des tendances qui se dégageaient’’, a expliqué M. Niasse.
Le président de l’Assemblée nationale a rappelé avoir "beaucoup agi’’ en diplomatie pendant sa carrière administrative et ajouté qu’une médiation ’’se déroule en trois étapes fondamentales’’.
"La première sert à identifier la nature des origines du conflit en question, le contenu des positions des uns et des autres et l’identification des interlocuteurs. Tout ceci est analysé dans une phase deux pour aller vers des convergences dynamiques dans la phase trois’’, a dit l’ancien chef de file de la diplomatie sénégalaise.
Ce que Macky Sall a fait au Burkina Faso, a poursuivi Moustapha Niasse, est ’’la pratique diplomatique normale et rationnelle’’ depuis le 19ème siècle.
"On ne peut pas parler de revers diplomatique’’, a-t-il ajouté faisant état de sa longue amitié avec le président de transition burkinabè Michel Kafando lorsqu’ils étaient tous les deux ministres des Affaires étrangères de leur pays, entre 1970 et 1980.
Devant des journalistes, le président de l’Assemblée nationale a fait part de sa longue carrière diplomatique et de sa participation à de grandes missions de médiation dans des conflits internationaux.
"Quand on joue trop sur le temps, on pense que cela peut se jouer sur deux jours. Mais une médiation est un minimum de huit jours, huit semaines, huit mois ou huit ans sous la règle de +3-3-2+’’, a théorisé M. Niasse, préconisant une solidarité africaine qui est ’’effective et réelle sur le terrain et non théorique ou verbale’’.