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Des avocats engagent une concertation sur l’avortement médicalisé
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Agence de Presse Sénégalaise
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L’Association des jeunes avocats sénégalais (AJAS) a engagé des concertations visant une harmonisation de la réflexion sur la problématique de l’avortement médicalisé, en vue d’aboutir à l’internalisation du droit de la santé et au ’’contrôle des fonctions de reproduction" dans la législation sénégalaise, a annoncé, samedi à Mbour, son président, Me Ousmane Thiam.

A travers cette initiative, l’AJAS compte susciter un débat qui prendrait en compte "tous les avis et observations pour finaliser le projet de texte portant modification de la loi de 2005 relative à la santé de la reproduction au Sénégal", a-t-il expliqué au cours d’une journée d’échanges portant sur cette thématique.

Selon Me Thiam, une "Task Force" a été mis en place sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui a assigné à l’AJAS la tâche d’élaborer un projet de loi pour intégrer cet aspect dans la législation sénégalaise.

Un projet de texte a été rédigée à l’issue d’une première rencontre organisée par l’AJAS et dont le rapport sera discuté au cours de cette journée d’échanges, de concert avec la "Task Force" mise en place, a-t-il expliqué.

Celle-ci regroupe notamment l’Association des juristes sénégalaises (AJS), le Réseau Siggil Jiggen, l’Association pour le bien être familial (ASBEF) et l’Association des Journalistes en santé population et développement. ‘

"La formule la plus indiquée dans le projet de loi est de modifier la loi 2005 sur la santé de la reproduction, afin d’y intégrer un alinéa sur l’avortement médicalisé avec des conditions bien précises, comme en cas d’inceste, de viol ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère", a souligné Me Ousmane Thiam.

A terme, a-t-il soutenu, l’AJAS veut arriver à "un changement social en vue de la réforme de la loi sur l’avortement, pour lutter contre sa pratique clandestine mais également les cas d’infanticide".

L’article 14 du protocole de Maputo ratifié par le Sénégal en 2005 stipule "l’obligation d’autoriser l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste ou quand la vie de la mère et du fœtus est en danger", selon la représentante de l’Association des juristes Sénégalaises (AJS), Khady Bâ.

Aujourd’hui, a-t-elle relevé, il s’agit "d’avoir un texte bien ficelé pour pouvoir engager le plaidoyer en vue d’arriver à une loi sur l’avortement médicalisé". D’où la décision de mettre en place une "Task Force", un comité technique pluridisciplinaire chargé de mener des stratégies visant à informer les décideurs et le public sur la problématique de l’avortement à risque.

Selon le chef d’équipe pays du projet "Planned Parenthood Global Word" (PPP), Badara Sèye, "il est essentiel d’aller vers la création de synergies réelles et d’avoir une approche de concertation pour une harmonisation des stratégies, vu le caractère multidimensionnel de la problématique".

Ce plaidoyer entre dans le cadre des activités d’un programme plus vaste de PPP Global dénommé "Voix pour la santé" pour l’accès des femmes aux services de santé de la reproduction.
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