Isaac Yacouba Zida tresse des lauriers au Président Macky Sall. A Dakar depuis hier, le Premier ministre de la transition du Burkina Faso vient sans doute adoucir les relations diplomatiques entre les deux Etats, devenues exécrables après la médiation controversée du Président sénégalais dans la crise qui a secoué récemment le pays des Hommes intègres.
Isaac Yacouba Zida ne veut pas entendre parler de «brouilles» entre les Présidents Michel Kafando et Macky Sall. Le Premier-ministre de la transition du Burkina Faso déclare même arriver à Dakar pour «remercier» le chef de l’Etat sénégalais pour sa «médiation fructueuse» au pays des Hommes intègres lors de la crise qui l’a secoué le mois dernier avec le coup d’Etat avorté. «Je suis venu à Dakar pour porter un message du Président de la transition du Burkina Faso à son homologue son Excellence le Président Macky Sall pour lui traduire la reconnaissance du gouvernement et du Peuple burkinabè. Ce, pour la médiation qu’il a conduite à l’occasion du coup d’Etat intervenu le 16 septembre», clarifie M. Zida à la sortie d’une audience avec le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse.
Pourtant, la méditation controversée du Président Macky Sall avait provoqué des relations diplomatiques tendues entre Dakar et Ouagadougou. Sur Rfi, le Président de la transition, Michel Kafando, émettait des «réserves» sur les propositions des médiateurs Macky Sall et le Président béninois Thomas Yayi Boni, président en exercice de l’Union africaine.
Reconnaissant certes des «incompréhensions», le Premier ministre burkinabè assure qu’il n’existe «aucune brouille» entre les deux chefs d’Etat. «Je dois dire que la tension était vive. La crise était trop profonde, car il s’agissait d’un coup d’Etat. Pour Macky Sall, il était important de limiter les dégâts. Ils ont fait des propositions. Cela a été interprété de diverses manières. Mais pour nous qui sommes dans le gouvernement, le Président Sall a fait une médiation qui a porté ses fruits. Ce qui fait que nous sommes bien avancés dans la résolution de la crise», souligne Isaac Zida. Personnalité chevronnée en matière de diplomatie, Moustapha Niasse estime que la médiation du Sénégal dans la crise burkinabè ne peut être qualifiée de revers diplomatique. «Le Président Macky Sall est allé là-bas en tant que président en exercice de la Cedeao. Il ne pouvait pas dépasser la limite de ses prérogatives. En tant que médiateur, il fallait qu’il rendit compte de sa mission et de la médiation à tous les chefs d’Etat membre de la Cedeao pour avoir une confirmation de ce qui est sorti comme tendance vers la paix et le compromis», explique le président de l’Assemblée nationale pour qui une médiation dure au minimum 8 jours. «Sinon, cela peut être 8 mois ou 8 ans», renseigne-t-il. Par ailleurs, sur la tenue des élections présidentielle et législatives à la date du 29 novembre prochain, Isaac Zida assure que toutes les conditions sont réunies pour l’organisation d’élections crédibles, libres et transparentes.