«Au Sénégal, un demi-million, soit (6,0%) des adultes utilisent actuellement les produits du tabac avec 11,0% chez les hommes et 1,2% chez les femmes. 08 fumeurs actuels sur 10, ont envisagé d’arrêter de fumer ou y ont pensé». Des renseignements qui sont sortis de l’enquête mondiale sur le tabagisme chez les adultes au Sénégal, coordonnée par le ministère de la santé et de l’action sociale. La restitution s’est faite hier, jeudi 15 octobre, en présence de la presse et des acteurs concernés.
Réalisé en 2015, pour la première fois au Sénégal par l’agence nationale de la statistiques et de la démographie (Ands), l’enquête mondiale sur le tabagisme chez les adultes a dévoilé qu’un demi-million, soit 6% ont été signalés comme consommateurs actuels de tabac. Sur un échantillon de 4514 ménages pour la tranche d’âge de 15 ans et plus, l’enquête a dévoilé que chez les hommes, 11% utilisent les produits du tabac contre 1,2% chez les femmes. « L’échantillon a été stratifié à plusieurs degrés pour conduire des données représentatives au niveau national. Un total de 4514 ménages ont été interrogés et un individu âgé de 15 ans et plus, a été choisi au hasard dans chaque ménage sélectionné pour réaliser l’enquête» a souligné Awa Cissokho Faye, experte démographe, à l’Ands.
Le taux de réponse global reste, selon Mme Faye, de 97% avec un taux de réponse pour les ménages de 98,5% dont 97,8% en milieu urbain et 99,3% en milieu rural et un taux de réponse individuel de 98, 5% dont 98,2% en milieu urbain et 98,8% en milieu rural. A en croire l’experte démographe, Mme Faye, l’enquête (Gats) Sénégal a permis non seulement de collecter des informations sur les caractéristiques des répondants, mais aussi sur la consommation du tabac, le sevrage tabagique, le tabagisme passif, le contexte économique, les médias ainsi que les connaissances, les perceptions et les attitudes envers le tabagisme.
Coordonné par le ministère de la santé et de l’action sociale, la rencontre de restitution a vu la participation de la ministre de la santé Eva Marie Coll Seck, ainsi que de la représentante de l’organisation mondiale de la santé (Oms). Pour la première nommée, le professeur Eva Marie Coll, l’une des grandes difficultés du secteur du tabac restait le manque de données fiables. «Avec cette étude, nous pourrons rendre plus efficaces nos interventions afin de protéger les populations des effets du tabagisme. 600.000 consommateurs/ an, c’est énorme» a-t-elle soutenu. Sa collègue de l’Oms partenaire stratégique de cette étude, Françoise Bigirimana a laissé entendre que pour rendre plus efficace les interventions dans ce secteur, les acteurs devraient s’y impliquer. « Nous faisons appelle à tout le monde à se mobiliser autour de la lutte contre le tabac.»
Soulignons que l’enquête (Gats) aide à améliorer la capacité des pays à concevoir, mettre en œuvre et évaluer les programmes de lutte antitabac. Elle soutient aussi les pays afin qu’ils puissent remplir leur obligation relatives à la convention-cadre de l’(Oms) pour la lutte antitabac afin de générer des données comparables au sein des pays et entre eux.