Des syndicats d'enseignants membres de l'Internationale de l'éducation (IE) se sont engagés dans une dynamique d'unification en mettant en place un cadre d'action dans le but de répondre aux "nombreux et complexes défis" auxquels leur secteur se trouve confronté, a indiqué jeudi à Dakar, Amadou Diaouné, coordonnateur de la nouvelle instance.
"Le cadre a été mis en place dans la perspective de rassembler plus solidement les syndicats d'enseignants parce qu'il s'agit de poser les jalons de la réunification des syndicats du mouvement enseignant", a-t-il expliqué lors d'un point de presse tenu au siège de la Confédération des Syndicats autonomes (CSA).
Selon M. Diaouné, par ailleurs secrétaire générale du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES), les syndicats concernés ont la "ferme volonté de travailler ensemble pour faire face aux nombreux et complexes défis qui se posent dans le secteur de l'éducation."
Ce cadre regroupe le SUDES, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES), le Syndicat national des enseignants et enseignantes libres du Sénégal (SNEEL/CNTS), le Syndicat des professeurs du Sénégal (SYPROS) et l'Union démocratique des enseignants (UDEN).
"Dans le futur, vous vous rendrez compte que ce cadre d'action n'est pas une organisation de trop, puisque nos intentions sont claires et c'est de travailler ensemble en étant ouvert pour aller vers la réunification du mouvement syndical enseignant", a dit M. Diaouné.
"Si nous sommes ensemble, c'est pour élaborer ensemble une plateforme qui prend en charge les problèmes au niveau des différents ordres d'enseignement", a-t-il ajouté, avant de relever : "Ce n'est pas nouveau, avant dans les années 90, les plateformes revendicatives étaient pris en charge par les syndicats d'enseignants du préscolaire à l'université".
"On était plus fort et aujourd'hui, nous revenons à cette situation pour mieux prendre en charge les revendications à tous les niveaux", a soutenu le coordonnateur de ce nouveau cadre d'actions.
Tour à tour, les secrétaires généraux des 5 syndicats concernés ont réaffirmé leur volonté de "tendre à unir plus fortement leurs structures dans l'intérêt de l'école et des enseignants".
Pour Awa Wade, secrétaire général de l'UDEN, ces syndicats appartiennent à des centrales et des ordres d'enseignement différents mais dans une dynamique d'unification
"Cette unité se fonde sur la défense des intérêts moraux des enseignants et sur la défense de l'école publique de qualité, c'est fondamental et c'est une nouveauté par rapport aux autres cadres ou aux autres regroupements de syndicats connus jusqu'ici", a-t-elle fait valoir.
De l'avis de Mme Wade, entre cette nouvelle entité et les autres cadres mis en place, "il y a une différence de taille puisque nous avons un programme bien précis allant dans le sens de notre outil de travail et du système dans son ensemble".
Le secrétaire général du SAES, Aboubacar Sadikh Niang, a lui parlé d'une "rénovation en profondeur du mouvement syndical enseignant pour que les travailleurs de l'éducation puissent peser de tout leur poids sur les orientations du système éducatif mais aussi sur la défense des revendications des enseignants".
"Ce qu'on est en train de mettre en place, c'est quelque chose qui traverse le temps soutenu par l'Internationale de l'éducation pour trouver une solution à la situation d'émiettement du mouvement syndical", a-t-il dit.
Pour cette année 2014, les syndicats d'enseignants comptent organiser une campagne nationale axée sur le thème "défense et développement d'une éducation publique gratuite, inclusive et de qualité pour tous".
Le cadre compte également veiller à l'application du protocole d'accord récemment signé entre l'Etat et les syndicats d'enseignants. Toutefois, les actions du cadre s'inscrivent sur le long terme en s'appuyant sur l'unification des plateformes revendicatives.
Ce faisant, il s'agira de développer une réflexion sur des questions importantes qui concernent à la fois l'école et l'université mais aussi les enseignants.
