Le gouvernement a l'ambition de travailler à la promotion et au développement harmonieux des énergies renouvelables, en se consacrant à la mise en œuvre des textes réglementaires adoptés par le Sénégal, pour une distribution renforcée de l'électricité, a indiqué, jeudi à Dakar, le directeur de l'Electricité, Ibrahima Niane.
"Le Sénégal dispose d'énormes atouts en matière d'énergies renouvelables, avec un fort ensoleillement sur pratiquement tout le pays et un régime de vents satisfaisant sur la bande côtière nord", a avancé M. Niane. Cependant, a-t-il signalé, l'exploitation de ces avantages "reste à l'état embryonnaire avec une puissance photovoltaïque installée de l'ordre de 4 MW et celle quasi nulle des installations éoliennes."
Le directeur de l'Electricité s'exprimait à l'occasion d'un atelier de clôture sur la mise en œuvre de la loi sur les énergies renouvelables, organisé en partenariat avec l'Initiative de l'Union européenne pour l'énergie. Selon lui, les importations de produits pétroliers pèsent lourdement dans la balance commerciale du pays avec 40% des recettes d'exportation en 2010.
"C'est pourquoi, pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l'extérieur et alléger la facture pétrolière, les textes nécessaires ont été adoptés dans l'optique d'atteindre un taux d'indépendance en énergie commerciale d'au moins 15% d'ici 2025, grâce à l'apport des énergies renouvelables et des biocarburants", a expliqué Ibrahima Niane.
Pour ce faire, a-t-il ajouté, plusieurs mécanismes ont été mis en place pour booster les énergies renouvelables en misant sur le solaire qui peut compter sur 3.000 heures d'ensoleillement par an mais également l'énergie éolienne.
"L'électricité renouvelable par voie solaire est une réalité. Nous disposons aussi de la biomasse qui peut être valorisée en électricité et l'injecter dans le réseau de SENELEC", a-t-il fait observer. D’après Ibrahima Niane, cela peut induire une nette amélioration de la production de l'électricité.
Dans ce contexte, pour assurer la promotion des énergies renouvelables, des objectifs stratégiques ont été définis. Il a cité l'opérationnalisation du dispositif relatif aux incitations, l'identification et la planification des investissements à réaliser, sans compter l'étude conduite pour la mise en place du tarif entre autres.
"Nous saluons la démarche participative adoptée par tous les acteurs du secteur tout au long de l'étude", s'est félicité le directeur de l'Electricité, avant de saluer la synergie entre acteurs, qui devrait selon lui permettre une meilleure utilisation des résultats de l'étude, en ce qui concerne en particulier les outils développés.
Il a par ailleurs souligné que l'Agence nationale pour les énergies renouvelables (ANER) dispose d'ambitieux programmes concernant notamment l'électrification par voie solaire photovoltaïque.
S’y ajoute qu’elle prévoit aussi la mise en place d'infrastructures scolaires et sanitaires dans 1.000 villages isolés et localités périurbaines, ainsi que la génération dans tout le pays d'un programme d'installation de 35.000 lampadaires solaires.
"En vue d'atteindre l'objectif de 20% de la puissance installée, des contrats d'achat d'énergie ont été signés par SENELEC avec des promoteurs privés pour une capacité en solaire et éolienne de 150 MW à installer d'ici 2017", a indiqué Ibrahima Niane.