L'Association sénégalaise pour la défense des droits du malade (ASDDMA) a invité le chef de l'Etat, Macky Sall, à réaliser la promesse de son prédécesseur de subventionner, pour un milliard de francs CFA, l'achat des médicaments anticancéreux.
"La continuité de l'Etat est un principe et c'est maintenant que les malade en ont besoin. Nous demandons au président Macky Sall d'accélérer la cadence afin de mettre fin à la souffrance des malades", a dit Mody Bosso Traoré, président de l'ASDDMA.
Dans une déclaration transmise à l'APS, M. Traoré a rappelé que "le président Abdoulaye Wade (qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012) avait proposé un milliard par an pour subventionner les médicaments anticancéreux, au plus grand bénéfice des malades".
Le président de l'ASDDMA a rappelé que Me Wade "avait fini de travailler avec les médecins cancérologues sur les différentes molécules concernées", avant son départ du pouvoir en mars 2012 avec l'élection du président Sall.
"Le problème de l'accessibilité des médicaments anticancéreux est l'une des causes principales des préjugés sur la maladie cancéreuse. Celle-ci est considérée comme une fatalité. La peur de la maladie relève en grande partie de ses conséquences socio-économiques", a souligné M. Traoré, dans son plaidoyer.
Déjà en août 2013, l'ASDDMA s'alarmait de l'augmentation des cas de cancer au Sénégal, avant de plaider en faveur de mesures visant à subventionner les médicaments anticancéreux, pour que les patients nécessiteux puissent accéder aux meilleurs protocoles de chimiothérapie.
"Du fait de la cherté des soins, des malades abandonnent leur traitement après s'être financièrement ruiné et avoir entraîné leurs proches à l'appauvrissement", déclarait le président de l'association.
Chaque année, quelque 6500 nouveaux cas de cancer sont découverts au Sénégal, dont 1200 cas de cancer du col de l'utérus, selon le professeur Mamadou Diop, directeur de l’Institut de cancérologie Juliot-Curie de l’Hôpital Aristide Le Dantec de Dakar.
"Nous ne sommes pas dans une politique de santé d'avenir. Nous sommes dans du surplace. Il faut faire face aux maladies non transmissibles. Aujourd'hui, ce n'est pas le paludisme qui tue les adultes", confiait-il récemment au quotidien Walfadjri citant les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer et les maladies respiratoires chroniques.
"Le cancer le plus fréquent au Sénégal et dans les pays en voie de développement, c'est le cancer du col de l'utérus, suivi du cancer du foie. Ensuite, il y a le cancer du sein et le cancer de la prostate, puis celui de l'estomac et des ganglions qu'on appelle lymphomes", relevait-il.
"Quel que soit le type de cancer, le plus important c’est de faire le diagnostic. Le diagnostic, plus tôt il est fait, plus le traitement est simplifié, plus il a des chances de survie."
Insistant sur le dépistage dès l'âge de 40 ans pour les hommes et les femmes, il rappelait les multiples facteurs de risque de développer le cancer, tels que la qualité de l'alimentation et de l'environnement, ainsi que les causes génétiques, les virus, les bactéries, etc.
Le cancérologue recommandait entre autres une alimentation riche en légumes et en fruits, et d'éviter une alimentation trop riche en viande rouge, transformée ou grasse, de même que l'association du tabac et de l'alcool.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer est devenu l'une des principales causes de décès dans le monde. En 2008, 7,6 millions de personnes sont décédées de la maladie. Près de 13 millions de nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année.