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Ouverture de l’année parlementaire 2015-2016 entre guéguèrre de positionnement et réconciliation: L’Assemblée nationale dans tous ses éclats !
Publié le mercredi 14 octobre 2015  |  Sud Quotidien
Christine
© aDakar.com
Christine Lagarde a tenu un discours devant la Représentation Nationale
Dakar, le 30 Janvier 2015 - La Directrice Générale du Fonds Monétaire International s`est adressée aux députés Sénégalais. Christine Lagarde a été reçue à l`Assemblée nationale par le président Moustapha Niass.




L’ouverture de la session unique de l’année 2015-2016 de l’Assemblée nationale programmée pour ce jour, mardi 13 octobre, n’est pas seulement partie pour être houleuse avec la création d’un grand groupe parlementaire de l’opposition qui risque d’être contrecarrée aussi bien par la mouvance présidentielle qu’en interne, avec le projet de destitution de Modou Diagne Fada comme patron des Libéraux et démocrates au profit d’Aida Mbodj, la présidente du Conseil départemental de Bambey. Le démarrage de la présente année parlementaire semble également parti pour reconfigurer partiellement le champ politique et sceller les…retrouvailles libérales, si bien entendu le projet de ce pôle inédit de l’opposition parlementaire arrive à terme.

A moins d’une année et demie de la présidentielle de 2017 devant consacrer la réduction du septennat de Macky Sall, l’opposition politique annonce la nouvelle donne dans la contestation du pouvoir en place. Réunie au sein d’un large cadre de concertation, elle projette en effet de mettre sur pied ce jour, mardi 13 octobre, à l’occasion de l’ouverture de la session unique de l’année 2015-2016 de l’Assemblée nationale, un grand groupe parlementaire regroupant les députés du Pds de Me Abdoulaye Wade, de Rewmi d’Idrissa Seck, de Bokk Gis Gis de Pape Diop, d’Aj-Pads de Mamadou DiopDecroix, de l’Ucs d’Abdoulaye Baldé, voire du Fsd/Bj de Cheikh Bamba Dièye. En somme, un large front parlementaire appelé à contrecarrer la mainmise de la majorité présidentielle sur la marche d’une institution en panne de rupture, incapable de subjuguer la bipolarisation mécanique et inhibitrice qui accompagne la douzième législature depuis son avènement en 2012. Seulement, le paradoxe qui voisine le projet de création d’un grand groupe de l’opposition parlementaire est que, pour cette année, les menaces qui planent sur le pôle en gestation n’émanent pas seulement de la majorité parlementaire. Au contraire, elles sont internes.

En décidant de destituer le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates, par ailleurs ancien ministre de la Santé Modou Diagne Fada au profit d’Aida Mbodj, la présidente du Conseil départemental de Bambey, Me Abdoulaye Wade risque de se mettre davantage à dos le groupe des «réformateurs» du Pds et des députés libéraux qui soutiennent Modou Diagne Fada. Un leader qui compte se battre à « mort » aujourd’hui au niveau de l’Assemblée pour contester la décision du secrétaire général national du Pds de l’écarter d’un poste qu’il occupe depuis 2012. Qu’en va-t-il en être ? Modou Diagne Fada a-t-il la possibilité de contrarier la « sanction » de Me Wade à son encontre, de bloquer dans l’œuf la création du grand groupe parlementaire de l’opposition dirigée par Aïda Mbodj ou va-t-il tout simplement s’activer à la création d’un autre pôle parlementaire sous sa direction ? En tout cas, les commentaires fusent de partout et préfigurent les manœuvres souterraines qui se font, à la veille de l’ouverture de chaque année parlementaire.
RECONFIGURATION DU CHAMP POLITIQUE…RETROUVAILLES LIBERALES

La création d’un groupe parlementaire regroupant les grands partis de l’opposition au régime de Macky Sall semble également partie pour esquisser une nouvelle reconfiguration de l’espace parlementaire, pour ne pas dire de l’espace politique. A quelques encablures de la prochaine présidentielle, l’opposition manœuvre ferme pour taire ses divergences et s’accorder autour de l’essentiel qui reste la contestation du régime en place. Autant au niveau de l’hémicycle où s’effectuent le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale que dans le champ politique proprement dit, en mettant également en place un Front pour la régularité et la transparence du processus électoral. En somme, un front anti-fraude dont le point d’orgue reste la contestation d’un Monsieur Elections appartenant au parti au pouvoir. Question à mille francs : le pouvoir en place a-t-il des raisons de s’alarmer de cette nouvelle donne politique en passe de prendre forme?

En tout cas, si pour Abdou Mbow de l’Apr et Zator Mbaye de l’Afp (mouvance présidentielle), il n’y a pas de quoi …fouetter un chat (voir par ailleurs), force est de noter qu’au plus haut sommet du parti au pouvoir, les manœuvres vont bon train en direction de la marche à venir de l’Assemblée nationale. Selon des sources concordantes, Macky Sall était ainsi hier, lundi, en concertations ouvertes avec la coalition Bennoo Bokk Yaakaar sur la conduite à suivre afin d’éliminer tout risque de division sur les différents choix, à l’occasion du renouvellement des instances de l’Assemblée nationale.

Qui plus est, Moustapha Cissé Lô a tiré la sonnette d’alarme sur la nouvelle donne politique en affirmant sans ambages qu’il ne faut pas sous-estimer cette opposition « new-look ». Une opposition dont la nouvelle alliance consacre tant soit peu, ces fameuses retrouvailles libérales que beaucoup d’observateurs jugent fondamentales pour bouter Macky Sall hors du palais présidentiel. Plus de trois années après la présidentielle de 2012, voilà en effet Me Wade, Abdoulaye Baldé, Pape Diop et Idrissa Seck qui se retrouvent dans un format d’union qui ne présage rien de bon pour le régime en place, si elle tient bien entendu la route.
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