Après avoir bénéficié d’un retour de parquet, l’imam Ibrahima Sèye a finalement été entendu hier, lundi 12 octobre, par le juge d’instruction. Il a été placé sous mandat de dépôt et envoyé en prison.
Poursuivi pour apologie du terrorisme, incitation à la désobéissance militaire et à l’intolérance religieuse, l’imam Ibrahima Sèye a passé hier sa première nuit à la Maison d’Arrêt et de Correction de Kolda (MAC). En effet, hier, après avoir été entendu par le juge d’instruction, le mis en cause a été conduit, à la tombée de la nuit, à la Prison de Kolda. Même si, selon les enquêteurs, le prévenu a émis des regrets et présenté ses excuses. Né le 27 mai 1978 à Dakar, le professeur d’Histoire et de Géographique au Lycée Alpha Molo Baldé (LAMB) de Kolda, depuis 2004, a fait une sortie fracassante, le vendredi 3 avril 2015, à l’occasion de son sermon. Il est l’imam ratib de la mosquée des « Ibadous » qui jouxte le CEM II de Kolda.
Selon les éléments de l’enquête, vendredi dernier, il a traité le président sénégalais, Macky Sall et ses homologues français et américain de mécréants-profanateurs. « L’accusé est contre la participation de six (6) chefs d’Etat africains à la marche de Paris du 11 janvier 2015 dernier, contre l’attaque terroriste qui a coûté la vie à 20 personnes dont les trois assaillants de l’hebdomadaire « Charlie Hebdo », ajoute la même source. Ainsi, « il a qualifié le Président Macky Sall et ses homologues africains d’extrémistes et fondamentalistes islamiques, dangereux pour la sécurité publique. Sur l’enregistrement audio, on entend des choses pires encore », déclare notre interlocuteur.
En effet, dans la même version audio qui circule secrètement dans la capitale du Fouladou, le professeur Ibrahima Sèye s’insurge contre les militaires qui sont envoyés au Yemen. Il déclare que si jamais ils y meurent, ils iront en enfer, parce qu’ils sont allés combattre l’islam. Il jure qu’entre Obama et Ben Laden, il choisit le célèbre terroriste. Ce n’est pas tout, il s’attaque également aux symboles de la Nation sénégalaise, comme le drapeau national, de même que les confréries religieuses du pays.
Le professeur est soupçonné d’avoir des relations avec Boko Haram du Nigeria et est considéré comme un danger pour ses élèves. Présentement, l’affaire défraie la chronique dans la commune de Kolda.