L’idée d’organiser un festival dédié à la production de courts- métrages de pays du pourtour méditerranéen procédait, en 2002, de la volonté de ‘’réhabiliter’’ Tanger d’un point de vue cinéphilique, rappelle le critique de cinéma marocain, Mohammed Bakrim.
Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de l’APS à la 13-ème du Festival du court-métrage méditerranéen (FCMMT, 5-10 octobre), il est revenu sur la ‘’grande tradition cinématographique’’ de cette ville du nord du Maroc, qui a accueilli de nombreux tournages étrangers.
Il s’agissait aussi, selon lui, de ‘’donner aux cinéphiles marocains, aux professionnels du cinéma un lieu de rencontre pour montrer des courts-métrages, parce que l’un des moments forts du festival a toujours été une rétrospective du court-métrage marocain’’.
Les initiateurs comptaient en outre ‘’aller dans le sens du positionnement politique, culturel qui remonte à très longtemps, mais qui a été mis entre parenthèses pour des raisons extra-cultuelles et extra-cinématographiques : le positionnement méditerranéen du Maroc. Du coup, en 2002, la première édition a connu un grand succès’’, a poursuivi Mohammed Bakrim.
A son arrivée à la tête du Centre cinématographique marocain, en 2004, Nour-Eddine Sail a eu ‘’l’idée intelligente’’ de rendre le festival annuel. ‘’Du coup, explique-t-il, la manifestation a pris une nouvelle dynamique et tout le monde y a gagné : d’abord la ville de Tanger, parce qu’elle a désormais un rendez-vous cinématographique de renommée internationale, le plus grand rendez- au sud de la Méditerranée’’.
Pour Mohammed Bakrim, cela a permis d’accompagner le ‘’boum’’ qu’a connu le court-métrage marocain, entre 2004 et 2008.
Il a précisé : ‘’Il y avait une effervescence au niveau de la production. On est arrivé rapidement à 80 voire 100 courts-métrages par an. Le festival de Tanger a été un moment où ce court-métrage marocain était présenté sous forme d’autoévaluation’’.
Le FCMMT est devenu ‘’un indicateur des métamorphoses et des mutations que connaît le cinéma en général et le court-métrage’’, une manifestation culturelle dont l’évolution a été ‘’ascendante, d’abord du point de vue des chiffres (nombre de pays et films participant à la sélection ou à la présélection’’.
Pour l’édition 2015, qui s’est achevée samedi dernier, 51 films de 19 pays ont participé à la compétition officielle. Le Grand Prix a été remporté par le réalisateur grec Socrates Alafouzos, pour son film ‘’Entre noir et blanc’’.