Les résultats de l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2014 ont montré des ’’disparités régionales importantes’’ dans la prise en charge des soins de santé de la mère et de l’enfant, aussi bien pour les soins prénatals dispensés, l’assistance lors de l’accouchement, la vaccination que pour l’état nutritionnel des enfants.
Dans seulement quatre régions, Dakar, Ziguinchor, Saint-Louis et Thiès, un peu plus d’une femme sur deux a effectué les quatre visites prénatales recommandées. Pour les dix autres régions, ces proportions sont encore faibles, selon les résultats de l’enquête rendus publics lundi à Dakar, lors de l’atelier de présentation du rapport final.
‘’Quelle que soit la région, les soins prénatals ont été dispensés en majorité par des sages-femmes comme à Dakar (89%) mais, par contre, dans les régions de Tambacounda et de Kaffrine, les proportions de femmes dont les soins prénatals sont dispensés par des infirmières sont plus élevées.’’
La précision a été faite par Fatou Bintou Niang Camara, l’un des responsables de l’enquête à l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), lors de la présentation des résultats de cette enquête.
Dans les régions de Tambacounda (13%), Kédougou et Kaffrine (10%), une proportion importante de femmes ne reçoit pas encore de soins prénatals, a-t-elle relevé.
Les résultats concernant l’assistance à l’accouchement par du personnel de santé formé, à savoir les médecins, les sages-femmes ou infirmières mettent également en évidence des disparités régionales.
En effet, c’est de loin dans la région de Dakar (85%,) que la situation est la meilleure. Viennent ensuite les régions de Ziguinchor (64%) et de Thiès (63%). Par contre , dans les régions de Kaffrine (32%), Kolda (34%) et Tambacounda, seulement environ une femme sur trois a bénéficié durant l’accouchement d’une assistance du personnel de santé.
En ce qui concerne les accouchements à domicile, la même logique est observé avec toujours les régions de Tambacounda, Kolda et Kaffrine qui enregistrent les plus faibles proportions de femmes qui accouchent dans une structure sanitaire.
Pour la vaccination des enfants, les résultats de l’EDS montrent que c’est dans les régions de Fatick et de Saint-Louis que la couverture est la plus élevée. Par contre, les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda enregistrent les proportions les plus faibles. L’anémie chez les enfants concerne plus les régions de Diourbel, Tambacounda et Fatick avec les plus fortes prévalences (73 à 77%).
C’est pourquoi le directeur de la planification, de la recherche et de la statistique au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Amadou Djibril Bâ, a relevé que des ‘’efforts supplémentaires sont à fournir pour atteindre les objectifs en matière de santé, notamment la santé de la mère et de l’enfant’’.
Toutefois, la quasi-totalité des femmes ont reçu des soins prénatals dispensés par un prestataire de santé.
Ainsi, il a relevé que pour un bon suivi évaluation de la mise en œuvre du Plan national de développement sanitaire, il faut réaliser des enquêtes régulières comme l’EDS continue.
L’EDS continue fournit des informations collectées auprès des ménages et des infrastructures de santé, selon le directeur général de l’ANSD, Aboubacar Sedikh Bèye. L’enquête vise à ‘’répondre aux besoins d’informations sur la santé de la population’’, a-t-il expliqué.
Les caractéristiques des ménages, la disponibilité des services et des infrastructures de base, la santé de la mère et de l’enfant, la nutrition des enfants, le paludisme, la planification familiale constituent les différents volets de cette deuxième phase de l’EDS continue.