Contenir la masse salariale, miser sur les ressources internes et investir massivement pour améliorer les conditions de vie des populations, c’est en ces termes que le budget de l’année 2016 a été défendu hier devant la presse par les ministres Seydou Gueye et Birima Mangara.
Le budget 2016 du Sénégal sera à la fois un budget de développement, d’investissement dans les secteurs sociaux et de lutte contre la pauvreté. C’est le message délivré hier par le ministre du budget Birima Mangara, qui faisait face à la presse aux cotés du ministre porte-parole du gouvernement Seydou Gueye. La rencontre qui a porté sur la loi de finance initiale de 2016, traduit une volonté des autorités de s’engager dans une démarche de transparence, à un moment où le Sénégal franchit le cap des 3 000 milliards de budget. Pour 2016, le budget du Sénégal se chiffre à 3022,398 milliards de francs Cfa contre 2869,032 milliards en 2015, soit une hausse de 153,358 milliards en valeur absolue et 5,43% en valeur relative.
Il faut dire que 2016 coïncide avec la deuxième année de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse). Aussi, la Loi de finance initiale (Lfi) accorde la priorité à la mise en œuvre du Plan d’action prioritaire (Pap) du Pse. «Conformément aux orientations du Pse, le maximum des ressources sera consacré à l’investissement pour assurer la transformation structurelle de notre économie et élargir l’accès des populations aux services sociaux de base» a indiqué M. Gueye. Ainsi, ce sont 1048 milliards qui vont aller aux investissements contre 962,4 milliards en 2015, soit une hausse de 9%. Dans cette enveloppe, 62% vont aller vers les infrastructures et services de transport, l’énergie, l’agriculture, l’élevage la pêche, l’aquaculture et l’industrie alimentaire.
Ressources internes
Pour réaliser ces investissements, le Sénégal compte essentiellement sur ses ressources internes. Ainsi, le budget à venir est constitué à 58% de recettes internes contre 42% de ressources extérieures, signe selon M. Seydou Gueye, «de la conquête de notre souveraineté budgétaire». Le ministre du budget Birima Mangara informe ainsi que pour 2016, la mobilisation interne est projetée à 1721 milliards. Dans les détails, les recettes non fiscales s’établissent à 113 milliards, 113 milliards également pour les recettes exceptionnelles, 531 milliards en termes de remboursement de prêts et 531,9 milliards en dons et emprunts, sans compter 437 milliards de la coopération internationale et 94 milliards des comptes spéciaux. «Les comportements des régies financières en matière de mobilisation de ressources sont plus performantes qu’à l’orée des années 2000 et d’ici la fin de l’année, les objectifs fixées aux administration des douanes et des impôts seront largement dépassés» assure M. Mangara.
Avec ce budget de 2016, la performance des services publics est recherchée par une meilleure allocation des moyens souligne Seydou Gueye. Ainsi, l’Etat du Sénégal entend maintenir la masse salariale à un niveau soutenable de 556 milliards de francs Cfa. «Dans un environnement avec beaucoup de revendications, l’objectif est de maintenir le budget à un niveau soutenable et respectant le cadrage macroéconomique» précise M. Mangara.
Plus de 5% de
croissance
Pour 2016, l’objectif du Sénégal est de réaliser un taux de croissance supérieur à 5%. « Cet objectif est à la portée du Sénégal, compte tenu du comportement des secteurs agricole, secondaire et tertiaire, et donne des gages d’une croissance qui dépassera certainement les 5%, qui sont une valeur minimale. Les comportements de ces secteurs ainsi que les mesures de reformes vont permettre de réaliser cet objectif» assure M. Mangara.
Des efforts dans le secteur éducatif
Dans ce budget 2016, le gouvernement du Sénégal a pris en charge les problèmes du secteur de l’éducation. Ainsi, selon le ministre du budget, les bourses des étudiants ont été sécurisées. Mais concernant les nombreuses revendications des enseignants, il faudra toutefois attendre pour être fixées. «Le budget sécurise les bourses de cet exercice et projette les moyens de répondre aux revendications des enseignants» a indiqué M. Mangara. Il a toutefois précisé que «tout ne peut pas être réglé en 2016 mais des efforts substantiels vont être faits». Ces efforts seront également faits dans le domaine social, avec 300.000 ménages qui accéderont aux bourses de sécurité familiale en 2016.