La première campagne de vaccination de masse menée en Afrique avec un vaccin qui n’a pas besoin de rester sous réfrigération constante a permis d’assurer une couverture complète tout en garantissant la viabilité du vaccin même à une température ambiante pouvant atteindre 39°C”. C’est du moins ce qu’a conclu une étude rendue publique hier mercredi dans le journal Vaccine.
Les termes d’un communiqué de presse rendu public hier suite à une étude menée dans le cadre d’une campagne de vaccination de 10 jours contre la méningite A au Bénin au mois de novembre 2012, annonce une importante avancée réalisée avec le vaccin, « MenAfriVac® », qui va accroître l’efficience, la couverture et l’accessibilité financière d’autres vaccins susceptibles de sauver des vies, notamment dans les zones isolées et difficiles d’accès où il est difficile de conserver le vaccin au froid.
La source renseigne que les chercheurs d’Optimize, en collaboration achevée entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’organisation à but non lucratif PATH, ont coopéré avec le gouvernement béninois pour réaliser cette étude. ‘’Les chercheurs ont constaté que, si elle était généralisée, cette méthode réduirait sensiblement la charge de travail des agents de santé, qui passent une grande partie de leur temps à maintenir la chaîne du froid, tout en étendant la vaccination à des zones jusqu’ici trop éloignées d’accès à l’électricité pour être desservies par un système de chaîne du froid’’. Le communiqué souligne en outre qu’une autre étude publiée dans le Bulletin de l’OMS sur les avantages économiques de cette approche, tout en indiquant que ‘’les coûts d’administration du vaccin MenAfriVac hors chaîne du froid pourraient diminuer de 50%’’.
Le projet pilote rapporte la même source a été réalisé dans le district rural de Banikoara, au Bénin, et a consisté à vacciner 155.000 personnes dans 150 villages, avec pour résultat un taux de couverture administrative de 106%. En 2013, précise la même source, aucun cas de méningite A n’a été signalé au Bénin, y compris dans la zone où le vaccin n’avait pas été conservé au froid. Et les activités renforcées de pharmacovigilance sur le terrain ont montré que le vaccin était sûr lorsqu’il était administré, selon la nouvelle méthode de distribution.
Le document d’informer par ailleurs que le vaccin pionnier « MenAfriVac » a été mis au point grâce au projet vaccins méningite de PATH-OMS au moyen d’un modèle de développement unique visant à fournir une solution efficace, abordable et à long terme pour les épidémies de méningite qui touchent la ceinture africaine de la méningite, soit une vaste zone qui s’étend à travers le continent, du Sénégal à l’Éthiopie. Au cours du siècle écoulé, la source rappelle, que les épidémies cycliques de méningite A ont fait des centaines de milliers de morts ou d’handicapés, dont beaucoup d’enfants et de jeunes adultes en Afrique. *
L’étude connexe de l’OMS sur les avantages économiques a montré que supprimer la chaîne du froid à partir du point de stockage des vaccins au niveau du district pouvait réduire de moitié les frais de logistique. L’étude a analysé les coûts encourus pendant une campagne de vaccination de masse de 10 jours contre la méningite A dans trois régions du Tchad en décembre 2011, au cours de laquelle la chaîne du froid a été utilisée en permanence.
Créé en 2001, le Projet vaccins méningite est un partenariat entre PATH et l’Organisation mondiale de la Santé. Il a pour mission d’éliminer la méningite épidémique en tant que problème de santé publique en Afrique subsaharienne grâce à la mise au point, à l’essai, à l’introduction et à la généralisation de vaccins anti-méningococciques conjugués.