Après la visite chez la marraine de l’équipe nationale féminine de basket-ball Diouma Dieng Diakhaté, Mame Diodio Diouf s’est entretenue avec EnQuête. La meneuse des championnes d’Afrique 2015 a accepté de revenir sur sa blessure et les moments vécus dans la Tanière.
Personnellement, comment avez-vous vécu cet Afrobasket ?
Je l’ai vécu avec énormément de satisfaction et de plaisir, même si ce n’était pas facile au début. Nous avons démarré difficilement mais nous avons su par la suite nous ressaisir. Nous nous sommes concentrées sur notre but et nous l’avons atteint en remportant cet Afrobasket.
D’où avez-vous tiré cette force mentale pour revenir après vos défaites face à l’Angola et au Nigeria ?
C’est vrai que pour les matches contre l’Angola et le Nigeria, nous avons déjoué. Mais comme je vous l’ai dit, nous avions confiance en nous. Et nous savions aussi qu’on avait une belle équipe ainsi qu’un bon staff. Nous avons su nous ressaisir par la suite et au bon moment, je crois. Je pense que c’est le match contre le Nigeria qui a sonné le déclic. Nous savions aussi que tout un peuple nous attendait et qu’il nous fallait faire de bons résultats pour eux, pour nous, pour toutes nos familles et tous ceux qui nous soutiennent et qui sont là pour nous. Je pense qu’il était temps que nous nous rebiffions et que nous montrions que nous étions de vraies Lionnes.
Qu’est-ce que le coach vous a dit dans ces moments de doute ?
Le coach a toujours été avec nous. Il a su employer les mots qu’il fallait, aux moments qu’il fallait pour que nous puissions revenir et jouer à fond. Parce que nous ne pouvons pas gagner un Afrobasket en restant les bras croisés. Tout le monde voulait cette coupe. Et il est vrai que le coach a toujours été avec nous autant dans les moments de doute que dans les moments faciles. Il a toujours su nous remonter le moral, nous encourager et nous rappeler que le Sénégal est derrière nous.
Vous avez été blessée lors d’un match avec le Sénégal. Psychologiquement, comment avez-vous fait pour passer le cap ?
C’est vrai que c’est toujours difficile pour un sportif de se blesser. Je me suis blessée lors des Jeux africains (de 2011). Après, il y a eu le staff médical qui a fait un bon boulot. Les membres de ce staff m’ont vraiment aidée et soutenue. Car quand je m’étais blessée à nouveau, je m’étais dit que c’était fini pour ma carrière et tout. Mais ils ont su me rassurer et me remonter le moral en me disant que ce n’était que pour quelques jours.
J’ai respecté la physiothérapie et je suis revenue. Psychologiquement quand même, c’était difficile à vivre, parce qu’il n’était pas facile de rester comme ça sur le banc pendant trois matches. Mais bon, comme je vous l’ai dit, on est douze jeunes filles et tout le monde était là pour l’autre. Donc, il ne fallait pas que je montre des signes de déception ou quoi que ce soit d’autre allant dans ce sens. Cela pouvait déstabiliser l’équipe. Au début, c’était difficile, je l’avoue. Mais après, je me suis reprise.
Cela ne vous a pas fait mal de n’avoir pas pu vous donner à fond dans cet Afrobasket 2015 comme vous aviez l’habitude de le faire dans les compétitions officielles avec l’équipe du Sénégal ?
Non, pas du tout car, comme je vous l’ai dit, l’essentiel était d’être vraiment présente et de rester concentrée. Et à chaque fois que l’équipe avait besoin de moi, j’étais là. Donc, je ne suis vraiment pas déçue et je suis énormément contente. J’espère que les générations qui vont venir vont beaucoup apprendre de ça, de nous et de bien d’autres générations avant nous.
Quelles sont vos perspectives ?
Pour le moment, on savoure notre victoire ; après on verra quoi faire.