En donnant hier mandat à Abdoulaye Wade de revoir la composition du groupe parlementaire ‘’Libéraux et démocrates’’ en perspective de la prochaine rentrée parlementaire, Oumar Sarr et ses camarades qui lui sont proches organisent d’ores et déjà l’éviction de Mamadou Diagne Fada de la tête du groupe parlementaire de l’opposition.
Mamadou Diagne Fada devra surveiller ses arrières. Le président du groupe parlementaire ‘’Libéraux et démocrates’’ risque de voir son poste lui filer entre les doigts à la prochaine rentrée parlementaire si le vœu d’Oumar Sarr et de ses camarades qui lui sont proches est exécuté par le secrétaire général national, Abdoulaye Wade. Le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais a en effet, en réunion du Comité directeur du parti tenu hier à la Permanence Oumar Lamine Badji, donné mandat à Abdoulaye Wade, de revoir la composition du groupe parlementaire de l’opposition en perspective de la prochaine rentrée parlementaire.
‘’Le Comité directeur, après avoir entendu le rapport fait par le secrétaire général adjoint, coordonnateur du Pds, Oumar Sarr, a donné mandat au secrétaire général national comme cela se faisait quand on était dans l’opposition et quand on était aux affaires, de faire les choix nécessaires aussi bien pour la direction que pour tous les postes du groupe parlementaire. Cela bien évidemment après avoir tenu compte de l’apport que nous attendons pour l’intérêt du peuple sénégalais, une coopération politique entre députés membres de l’opposition et des non-inscrits’’, a déclaré hier Babacar Gaye. Selon le porte-parole du Pds, ‘’les femmes, les jeunes, les arabisants, les Sénégalais de l’extérieur, toutes les structures du Pds ont approuvé le mandat qui a été donné pour que le secrétaire général national fasse une proposition quant au renouvellement des instances dirigeantes de l’Assemblée nationale’’.
‘’Relance du plan d’action du Pds’’
Le secrétaire général adjoint a par ailleurs informé le Cd de la relance du programme du parti afin de terminer la tournée nationale qui a été entamée et qui a été interrompue pendant la période de l’hivernage. Sous ce rapport, la commission chargée d’organiser cette tournée a été instruite pour relancer ce plan d’action, a informé Babacar Gaye selon qui ‘’il a aussi été décidé, sur la base des comptes-rendus qui ont été faits par les secrétaires nationaux, de faire une jonction de toutes les pétitions qui ont été lancées, d’une part, par Aïda Mbodji et d’autre part, par une autre organisation membre du parti, pour la libération de Karim Wade ou pour la lutte contre la détention arbitraire’’.
A cet effet, souligne-t-il, ‘’une réunion va s’organiser pour harmoniser les positions et faire de ce combat une lutte commune de l’ensemble des démocrates et citoyens de ce pays au bénéfice de celui qui est aujourd’hui détenu de manière arbitraire’’. Ainsi, le Pds a-t-il réitéré son intention de poursuivre le combat contre le régime de Macky Sall surtout à la veille de cette ouverture des classes caractérisée, selon les libéraux, par beaucoup de manquements ‘’avec des écoles qui ne sont pas encore ouvertes, des enseignants totalement dans le désarroi face à l’‘’entêtement du gouvernement de prendre en charge leurs préoccupations dans le cadre d’une plate-forme revendicative’’.
Les libéraux du Parti démocratique sénégalais n’ont pas manqué d’apporter la réplique à Serigne Mbacké Ndiaye. L’ex-ministre porte-parole d’Abdoulaye Wade a, dans une sortie récente, déclaré que si le régime en place poursuit la traque des biens mal acquis, ‘’tous les responsables du Pds iront en prison’’. Pour Oumar Sarr et ses camarades, si Serigne Mbacké Ndiaye s’estime être dans une difficulté à prouver sa situation financière, son bien immobilier ou matériel, eux ne sont pas dans ce cas. ‘’Nous sommes très à l’aise pour répondre à une justice bien organisée. Nous ne nous reprochons absolument rien’’, a fulminé l’ex-président du Conseil régional de Kaffrine, Babacar Gaye.
‘’Démission du gouvernement’’
Le drame de Mouna s’est également invité à la réunion du Comité directeur du Pds d’hier. A ce propos, les camarades d’Abdoulaye Wade ont constaté pour le déplorer, ‘’l’incapacité du gouvernement à déterminer le nombre exact de victimes sénégalaises ayant perdu la vie lors de la bousculade de Mouna’’. Pour eux, ‘’le gouvernement n’a pas pensé au départ que cette affaire est une affaire tellement sérieuse que cela nécessitait une prise en charge au plus haut niveau pour que Mouna soit beaucoup plus important que l’Assemblée générale de l’Onu’’.
‘’La tragédie de Mouna n’a pas empêché les autorités, à commencer par le président de la République et son ministre des Affaire étrangères, de plastronner dans les couloirs des Nations unies au moment où les Sénégalais mouraient dans les hôpitaux d’Arabie Saoudite’’, ont condamné les libéraux. Et d’ajouter : ‘’Cela n’a pas empêché pour autant que le président de la République veuille faire de la récupération politique avec l’arrivée victorieuse des Lionnes de Yaoundé en oubliant qu’il restait encore du travail à faire à Mouna pour identifier les corps des victimes sénégalaises qui restaient, mais surtout rassurer le peuple quant à l’ampleur des dégâts’’. Tout en condamnant ainsi ces ‘’errements’’ du régime, les libéraux ont exigé la démission du gouvernement au moins pour montrer aux Sénégalais qu’ils sont sensibles à ce qui est arrivé à notre peuple. Pour ensuite faire sienne la décision du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr), d’organiser une journée de prières à la mémoire des disparus au quarantième jour de leur décès.