Le nombre de Sénégalais décédés à La Mecque, à la suite de la terrible bousculade de Mouna, a été porté hier à 54. 14 pèlerins sont portés disparus. Ce bilan conforte les appréhensions autour de ce drame.
Dès les premiers jours qui ont suivi la bousculade mortelle du 24 septembre dernier, des acteurs du pèlerinage avaient annoncé le décès d’au moins une cinquantaine de compatriotes. Hier, la Cellule de crise et d’appui psychologique des pèlerins sénégalais de La Mecque a annoncé le décès confirmé de 54 Sénégalais. Selon le communiqué parvenu à EnQuête, ‘’au nombre de 33 de nos compatriotes déclarés décédés des suites des événements de Mouna est venu s’ajouter la confirmation de 21 nouveaux cas de décès’’. La cellule de crise s’engage à poursuivre ‘’sa mission de recherche et d’identification de tous nos compatriotes perdus de vue‘’ et annonce que l’opinion sera édifiée, le 12 octobre prochain, date prévue pour le dernier vol retour.
‘’L’Etat a eu raison de jouer la carte de la prudence’’
Deux semaines après la bousculade, on commence à se faire une idée précise de l’ampleur du drame. Et la posture du gouvernement dans la gestion de ce drame est discutée. Notamment, la manière parcimonieuse dont les nouvelles ont été données, même si on a l’impression que les choses s’accélèrent. Pour certains, le gouvernement a pris délibérément l’option d’entretenir le flou sur les chiffres, depuis le début, en vue de préparer psychologiquement les Sénégalais. Mais nombreux sont ceux qui pensent que le régime a bien fait de miser sur la carte de la prudence. ‘’L’Etat a été prudent, et c’est normal. En matière juridique, on ne peut pas se prononcer, tant qu’il n’y a pas confirmation du décès. Toutes les personnes déclarées disparues ne sont pas décédées. Un opérateur privé qui avait perdu 18 pèlerins en a retrouvé trois, après une quinzaine de jours de recherche. Ils sont bien rentrés à Dakar’’, confie un voyagiste privé.
Toutefois, dans la gestion de cette catastrophe, d’aucuns pensent que le gouvernement sénégalais aurait pu se concerter, depuis le début, avec tous les opérateurs privés, pour relever le nombre d’absents. Ce qui, selon eux, ‘’n’a pas été fait.’’
Toujours est-il que la Cellule de crise et d’appui psychologique des pèlerins rappelle que ses équipes sont disponibles, pour toute autre information complémentaire ou pour tout besoin d’assistance psychologique et peuvent être jointes 24h/24 au numéro vert 800 00 18 18 ou au 1515.