Le Sénégal, à travers sa Commission électorale nationale autonome (CENA), a été unanimement choisi par ses pairs pour représenter l’Afrique de l’Ouest au sein du comité exécutif de l’Association des autorités électorales africaines (AAEA), qui vient d’être revitalisée à la suite d’une assemblée générale tenue en juillet dernier à Accra, au Ghana, a appris l’APS jeudi de l’organisme de supervision des élections.
Organisée sous les auspices du département des Affaires politiques de l’Union africaine (UA), la rencontre s’est déroulée autour du thème ‘’Promouvoir des processus électoraux crédibles et transparents en Afrique par la coopération et l’assistance mutuelles entre les organismes de gestion des élections’’.
Le président de la CENA, Doudou Ndir, accompagné de Mame Yacine Camara Lakh, membre de l’institution, a représenté le Sénégal à cette assemblée générale de l’AAEA, en marge de laquelle s’est aussi tenu le troisième Forum continental des organismes de gestion des élections (OGE) qui portait sur le rôle de ces structures dans la prévention des violences électorales.
Le choix du Sénégal pour siéger au Comité exécutif de l’AAEA a été entériné à la réunion préliminaire tenue entre le département des Affaires politiques de l’UA et les participants pour désigner les pays représentant chacune des cinq régions du continent, à savoir l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique du Nord, l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.
Ainsi, les différents pays présents (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Nigéria et Sierra Leone) ont porté de façon consensuelle leur choix sur le Sénégal.
‘’Le rôle joué par notre pays dans la tenue d’élections démocratiques, l’expérience du président de la CENA et son statut de doyen du groupe ont été déterminants dans ce choix’’, a confié Mme Lakh à l’APS.
Interrogée sur les principaux enseignements tirés de la rencontre d’Accra, elle a fait noter que la revitalisation de l’AAEA aidera avant tout au renforcement du processus de démocratisation en Afrique, car, a-t-elle ajouté, l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles constitue un facteur de paix, de justice et de stabilité, gage d’un développement durable pour l’Afrique.
Pour parer aux violences électorales qui conduisent souvent aux guerres civiles, l’AAEA entend, entre autres, impulser au niveau des Etats l’organisation de bonnes élections, favoriser la mise en place d’un conseil national pour la paix là où c’est nécessaire et privilégier les échanges d’expériences ainsi qu’une bonne communication entre les OGE du continent, a-t-elle indiqué.
A l’issue des travaux, toutes les instances de l’AAEA ont été pourvues, donnant ainsi à la structure toute la latitude nécessaire à son déploiement.
La présidence et la vice-présidence sont allées respectivement au Ghana et à la Tunisie, tandis que le comité exécutif est revenu au Kenya avec pour vice-président le Burkina Faso.
Outre le Sénégal pour l’Afrique de l’Ouest, les autres régions ont aussi choisi leurs représentants au sein de l’AAEA, à savoir la Mauritanie pour l’Afrique du Nord, le Cameroun pour l’Afrique centrale, la Tanzanie pour l’Afrique de l’Est et les Seychelles pour l’Afrique australe.
A noter que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (CADEG), adoptée par les chefs d’Etat de gouvernement de l’UA en janvier 2007, reconnait la condition fondamentale de l’indépendance et le professionnalisme des OGE pour la conduite d’élections démocratiques en Afrique.
A cet effet, la Commission de l’UA ne cesse d’apporter son appui aux organismes de gestion des élections en Afrique dans l’exécution de leur mandat, notamment à travers des programmes d’assistance technique et la coordination des missions d’observation électorale de l’Union africaine.
Outre les présidents des différents OGE du continent, les assises d’Accra se sont déroulées en présence, notamment, de Dr Aisha Abdullahi, commissaire aux Affaires politiques de l’UA, Dr Khabele Matlosa, directeur des Affaires politiques de l’UA, et Hanna Serwaa Tetteh, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale du Ghana.