Dans une note rendue publique hier, lundi 5 octobre, Amnesty International fustige et demande aux autorités ivoiriens de mettre fin à «la vague d’arrestations arbitraires d’opposants politiques et au recours à toute forme de mauvais traitements» à l’approche de la présidentielle. Pour l’Ong, les autorités ivoiriennes doivent mettre fin aux manœuvres d’harcèlement et d’intimidation contre les militants de l’opposition politique.
La vague d’arrestation qui a suivi la manifestation de l’opposition contre les conditions du processus électoral en Côte d’Ivoire, suite à la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, n’est pas du goût d’Amnesty International.
Dans un communiqué rendu public hier, lundi 05 octobre, les camarades de Seydi Gassama ont dit non à «la vague d’arrestations arbitraires d’opposants politiques et au recours à toute forme de mauvais traitements». Selon des informations recueillies par Amnesty International, certains opposants ont subi de mauvais traitements lors de leur arrestation et ont été détenus au secret pendant plusieurs semaines, sans avoir accès à un avocat ou à des soins médicaux. De l’avis des ‘’Droits-de-l’hommistes’’, «la plupart sont accusées d’atteinte à l’ordre public après avoir participé à des rassemblements pacifiques non-autorisés».
Pour François Patuel, chercheur pour l’Afrique occidentale chez Amnesty International, «les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques créent un climat de peur qui compromet l’exercice de la liberté d’expression et de réunion pacifique en Côte d’Ivoire».
Ainsi donc, il a estimé «qu’à l’approche des élections, les autorités doivent mettre fin aux manœuvres de harcèlement et d’intimidation continuelles que subissent les militants de l’opposition politique». Mieux, il a déclaré que «la Côte d’Ivoire ne doit pas utiliser les violences politiques et intercommunautaires comme prétexte pour restreindre la liberté de réunion pacifique et procéder à des arrestations arbitraires d’opposants».
Revenant par ailleurs sur l’origine de ces arrestations d’opposants, Amnesty International rappelle que le 9 septembre dernier, le Conseil constitutionnel a validé une liste de dix candidats à la présidentielle de ce mois alors que 33 avaient déposé leur dossier à la Commission électorale indépendante. Ce qui a poussé certains partis politiques de l’opposition à organiser une série de manifestations pour dénoncer les conditions du processus électoral. «Si la plupart de ces rassemblements étaient pacifiques, certains ont mené à des violences intercommunautaires faisant au moins deux morts dans les villes de Bayota (centre-est) et Gagnoa (centre ouest)», rappelle le communiqué d’Amnesty.