L’image d’Astou Traoré enlaçant samedi au coup de sifflet final son entraîneur Moustapha Gaye, après le sacre des Lionnes fait partie de ces instantanés de l’Afrobasket féminin 2015 qui, certainement, vont rester.
A 34 ans, la fille de Malicounda Bambara (près de Mbour, à 80 km de Dakar) vient de réaliser son rêve de toujours : gagner le titre continental, après avoir raté la couronne en 2005, 2007, 2011 et 2013.
Des observateurs et supporters de la balle orange peinaient de voir raccrocher sans avoir gagné le titre continental, celle qui a débuté
à l’ASCFO (Association sportive et culturelle des Fonctionnaires) et qui, depuis 2005, évolue en Europe (France et Espagne).
Une crainte d’autant plus justifiée que les Lionnes avaient quelques semaines plus tôt échoué contre le Mali en demi-finale des Jeux africains de Brazzaville (4 au 19 septembre).
Et, dans une sélection où plusieurs joueuses ont atteint l’âge canonique (plus de 30 ans), il n’y avait pas beaucoup d’observateurs qui misaient, les yeux fermés, sur les Lionnes. Certains optimistes préférant classer l’équipe conduite par Moustapha Gaye parmi les quatre à cinq favoris à la couronne à Yaoundé (Cameroun).
Pire, les défaites concédées dès l’entrée dans la compétition contre l’Angola (46-50) et le Nigeria (64-75) n’ont pas arrangé la cote des Lionnes, qui attendaient les matchs couperets pour montrer leur talent et leur expérience du très haut niveau.
D’abord, ce sont les Aigles du Mali qui, les premières, ont succombé aux coups de griffe des coéquipières d’Astou Traoré (54-38), battues en finale en 2007 sur le parquet du stadium Marius Ndiaye.
En demi-finale, alors que l’Angola arrivait à vive allure contre le Sénégal, c’est celle qui est devenue la meilleure marqueuse de l’histoire de l’Afrobasket dames, qui a pris son courage à deux mains pour marquer les deux lancers francs ayant permis au Sénégal (56-54) d’accéder en finale contre le pays hôte, le Cameroun.
Si elle n’a pas réussi le match de sa vie pour cette finale, ce qui a amené Moustapha Gaye à la laisser souvent sur le banc, l’ailière forte est tout de même parvenue à exister dans le dernier quart temps, celui qui a définitivement scellé le sort de cette finale (81-66) en faveur des Lionnes du Sénégal.
Et elle pouvait serrer dans ses bras ‘’coach Tapha’’ dans une effusion marquante et aller vers ses coéquipières pour faire le tour de la salle dans un stadium ayant compris que rien ne pouvait arriver à ces Lionnes… qui ont réussi à dompter les Locales.
En attendant de poursuivre jusqu’aux Jeux olympiques 2016, qui sont l’autre récompense de ce sacre continental, Astou Traoré a réussi ses adieux des parquets africains en ajoutant son nom au côté de ses glorieuses aînées.