Art et Culture
"Leneen Feneen" ou le "constat d’échec" du plasticien Baye Mouké Traoré
Publié le lundi 5 octobre 2015 | Agence de Presse Sénégalaise
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L’artiste plasticien sénégalais Baye Mouké Traoré a pointé du doigt ‘’un constat d’échec’’, à travers son exposition intitulée ‘’Leenen feenen’’ (autre chose ailleurs) exprimant aussi une quête inassouvie dans une société sénégalaise encore absorbée par ses tares
‘’Ne soyez pas déçus si je vous dis qu’au bas de chaque tableau, il n’y a rien d’autre qu’un constat d’échec, car je suis à la quête de la quintessence que je me tue à chercher tous les jours et je sais que je m’en approcherais tous les jours, mais jamais je ne la toucherais du doigt’’, a souligné l’artiste.
Il s’exprimait, samedi au vernissage de son exposition (3 au 13 octobre) au siège de la Banque nationale de développement économique (BNDE), en présence de son directeur Thierno Nourou Sy et du directeur de la Galerie nationale d’Art, Oumar Dafankha, venu représenter le ministre de la culture et de la communication.
Selon l’artiste, le message lancé à travers ses œuvres est ‘’un appel au dépassement des multiples tares qui freinent la société’’.
’’Il faut qu’on fasse preuve de respect de la société et des respects des lois qui la régissent’’, a-t-il soutenu.
‘’L’œuvre d’art n’est rien d’autre que de la poésie graphique, elle n’est ni orale ni écrite (…) elle commence là où s’arrête la parole’’, a expliqué l’artiste qui insiste sur la nécessité de donner plus de pouvoir aux artistes.
‘’Le développement auquel nous voulons aspirer ne partira que de notre prise de conscience, le développement n’est qu’un état d’esprit, il nous faut nous discipliner et engager nos responsabilités par rapport à nos tâches quotidiennes pour faire émerger le Sénégal’’, a ajouté le peintre.
Dans ses tableaux, l’artiste veut certes raviver cette ‘’conscience citoyenne’’, mais ses coups de pinceaux rappellent les fondamentaux spirituels et religieux auxquels ce natif de Saint Louis ne cesse de faire référence.
‘’Le cercle de la lumière’’, ‘’Parade’’, ‘’La quête de l’absolu’’, autant de toiles tissées et sculptées, à travers lesquelles l’artiste évoque le cosmos, l’unicité de Dieu, la soumission, où encore ce qu’il qualifie de ‘’forces qui habitent les hommes’’.
Baye Mouké déclare d’ailleurs ne jamais pouvoir vendre à leur prix réel des oeuvres qui lui ont valu 46 ans d’effort.
L’artiste, allie sensation spirituelle et influences africaines sur de la couleur terre mêlée par moment à la couleur de la lumière, le jaune comme pour insuffler l’espoir de cette prise de conscience qu’il a trop souvent exprimée dans ses œuvres.
Baye Mouké est lauréat du Grand Prix du chef de l’Etat pour les arts en 1996 et détenteur de plusieurs autres distinctions. Il est un ancien pensionnaire des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès qu’il a quitté en 1992.
Le directeur de la Galerie nationale d’Art, Oumar Danfakha a, pour sa part, rappelé que l’artiste a su apporter à l’histoire de l’art contemporain une forme de générosité profonde (…) dans sa technique qu’il appelle le +Moukéisme+’’.
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