Dakar abrite depuis hier, mardi 18 février un forum national consacré à l'alimentation scolaire. Placé sous le thème «Investir dans l'Alimentation Scolaire, c'est garantir le Développement Durable», cette rencontre, organisée sous l'égide du ministère de l'Education, en collaboration avec le Centre d'excellence contre la faim du PAM au Brésil et le Bureau pays du PAM au Sénégal, vise la mobilisation des acteurs autour de la problématique de l'alimentation scolaire.
Cette rencontre, consacrée à l’alimentation scolaire, est une première du genre organisée par le département en charge de l’Education nationale. Ouverte hier, mardi 18 février, cette rencontre a vu la participation en plus du ministre de l’Education nationale, Serigne MBaye THIAM, celle du ministre Cap-verdien de l’Education et des Sports, de l’ambassadeur du Brésil au Sénégal, du représentant résident de l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), la Directrice et représentante résidente du Programme Alimentaire Mondial (PAM) ainsi que de plusieurs acteurs du système éducatif mais aussi d’experts en la matière venant d’horizons divers.
Saluant la tenue de ce forum du fait qu’il consacre le développement des stratégiques concluantes pour la lutte contre la faim et le développement durable» en milieu scolaire, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye THIAM a réaffirmé l’engagement des autorités sénégalaises à promouvoir «un environnement sain et salubre marqué par la mise en place des cantines scolaires». Car, dit-il, «le développement d’un pays passe forcément par le façonnage d’un capital humain de qualité. Nous sommes aujourd’hui convaincus que sans éducation, l’avenir du monde est vulnérable. Cependant, cette noble action ne profite durablement sans une bonne nutrition et une sécurité alimentaire conséquente».
De son côté la représentante résidente du PAM, soulignant que la tenue de cette rencontre démontre la forte volonté des autorités publiques sénégalaises à mettre en place un Programme national d’alimentation et de nutrition scolaires durables. La Directrice et représentante résidente du Pam a ensuite lancé un appel en faveur de la mobilisation de tous les acteurs, autour des autorités publiques afin d’informer, sensibiliser et partager sur les politiques et expériences en matière d’alimentation scolaire pour arriver à la validation d’un plan d’action national pour un programme d’alimentation et de nutrition scolaire pour la période 2014-2017. Persuadé que l’atteinte d’un tel objectif constituera un grand tournant pour les activités des cantines scolaires au Sénégal. Ingeborg Maria Breuer a cependant rappelé que le succès de ce programme dépendra de l’engagement de tous les acteurs non seulement autour de table mais aussi sur le terrain.
Le consommé local, une réalité avec le Pam
Dans le cadre de l’approvisionnement de son programme de cantines scolaires au Sénégal, le Bureau pays du PAM/ Sénégal, en collaboration avec l’ambassade du Brésil, le Centre d’excellence contre la faim du PAM au Brésil et l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) a lancé depuis 2012 un important programme pilote d’alimentation scolaire en synergie avec la promotion des champs communautaires et le programme. Inspiré du programme faim zéro qui avait permis à des millions de brésiliens de sortir de la pauvreté, ce programme vise à promouvoir la pérennisation et la viabilité du programme des cantines scolaires à travers des initiatives d’achats locaux de céréales pour les cantines scolaires.
Autrement dit, à travers ce programme, le PAM cherche à substituer ses importations de denrées alimentaires destinées à l’approvisionnement des cantines scolaires au Sénégal par une production locale. Chaque année, le PAM investit près de 10 millions de dollars dans l’achat de vivres (riz, niébé, mil…) destinés aux cantines scolaires qu’il soutient au Sénégal. En 2013, il a acheté 10500 tonnes de vivres produits localement pour plus 6 milliards de dollars américains dont 7 000 tonnes pour les besoins du Sénégal.
Aujourd’hui, les résultats obtenus dans le cadre de la phase test de ce programme sont probants. Au village de Keur Yoro Khodia, l’exploitation du champ communautaire a donné une production de 1.5 tonne de légumes frais. Et plus de 625 tonnes de riz paddy sont produits dans le village de Banda fassi grâce à la mise œuvre de cette phase pilote. En cette année 2014, le Pam prévoit d’acheter dans le cadre de cette promotion du consommer local 100% du sel et légumineuse et 40% des besoins en céréales (riz).