La sortie de l’ex-directeur adjoint de cabinet du président de la République Macky Sall, Moubarack Lô soutenant que le Sénégal n’a pas encore atteint l’OMD1 comme le soutient la Fao, a fait réagir hier Thérèse Faye Diouf. La coordonnatrice des jeunesses républicaines estime que l’économiste n’est pas trop imprégné de la situation réelle du pays. Dans cet entretien avec EnQuête, elle porte aussi la réplique à Serigne Assane Mbacké, revient sur la participation du président de la République à la 70ème Assemblée générale de l’Onu avant d’aborder la tragédie intervenue à Mina avec la mort d’une dizaine de Sénégalais dans une bousculade.
Le président Macky Sall a récemment pris part à la 70ème Assemblée générale des Nations unies. Comment appréciez-vous sa participation ?
C’est une participation de haute facture, une participation très brillante qui a enregistré un succès remarquable. Le président de la République a encore une fois de plus montré le rôle et la place du Sénégal dans le concert des Nations. D’ailleurs, le succès de cette participation et la position du président Macky Sall tout au long de cette Assemblée générale des Nations unies réconfortent encore la candidature du Sénégal au Conseil de sécurité des Nations unies pour un siège non permanent. Là, je pense que c’est une avancée énorme pour le pays, une marque de diplomatie avancée. Mais ce n’est pas la première fois que le président de la République rehausse l’image de notre pays. Sa médiation faite au Burkina Faso a été une réussite saluée par tous ses pairs au niveau national et international. Il y a d’autres perspectives comme le COP21 où il va porter la parole des maires francophones sur le changement climatique. Tout ceci prouve le leadership incontesté du président de la République, Macky Sall, qui dépasse même la sous région, qui est reconnu au niveau international. Ça, je pense que tout patriote sénégalais doit s’en glorifier.
Au cours de cette Assemblée générale, le Sénégal a été cité en exemple dans le domaine de la bonne gouvernance et de l’approfondissement de la démocratie. Il a même été distingué par la Fao pour l’atteinte de l’OMD1. Comment avez-vous accueilli cela ?
Il faut souligner que cela a été le fruit d’un long processus. Le Sénégal est un pays de référence en Afrique en termes d’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques et en termes de bonne gouvernance. Aujourd’hui, le président de la République Macky Sall a confirmé cette position de référence par rapport à certaines règles démocratiques et de bonne gouvernance élaborées par les Etats-Unis. C’est pourquoi le président Barack Obama a cité le Sénégal comme exemple. Je pense que cela, c’est un privilège quand la première puissance mondiale cite le Sénégal comme exemple de démocratie et de bonne gouvernance. Dès lors, c’est tout les Sénégalais qui doivent en être fiers et qui doivent également être fiers de leur président de la République.
Si aujourd’hui la Fao va jusqu’à féliciter le Sénégal par rapport aux mesures prises dans le cadre de la lutte contre la malnutrition et pour la sécurité alimentaire, c’est bien évidemment parce que le gouvernement du Sénégal a mis en place des politiques et des mécanismes pour lutter farouchement contre l’insécurité alimentaire. Si vous allez aujourd’hui dans la vallée du fleuve Sénégal, ce sont des hectares et des hectares de terres aménagées par des jeunes et des femmes qui cultivent la terre avec l’aide de l’Etat du Sénégal pour l’atteinte de l’autosuffisance en riz. C’est une vision et une politique du président de la République à encourager. Dès lors que l’économie du pays est tirée par le secteur primaire, tout ce qu’il faut faire, c’est de renforcer le secteur agricole au bénéfice des populations. A côté de cette politique agricole, il y a également les bourses familiales dont l’impact dépasse même les conditions des femmes bénéficiaires. Au-delà de ces femmes, les bourses familiales touchent leurs familles, leurs enfants avec les scolarités à payer. Mais aussi leur bien-être.
Est-ce que l’atteinte de l’OMD1 était évidente au départ ?
Ce n’était pas évident parce que tout est parti sur la base de prévisions par rapport aux ressources disponibles. Il y a quelques années, le taux de malnutrition était élevé surtout dans certains départements du pays. Aujourd’hui, si le Sénégal est cité en exemple et a même reçu une distinction de la Fao, c’est grâce à la vision du président de la République qui a mobilisé tous les acteurs du domaine qui se sont concentrés sur l’atteinte de ces objectifs du millénaire pour le développement. C’est heureux de voir qu’au Sénégal il y a des mécanismes qui sont mis en place et des structures de l’Etat qui travaillent corps et âme pour l’atteinte de ces objectifs. Je peux citer par exemple la Cellule de lutte contre la malnutrition qui travaille avec beaucoup de services de l’Etat.
Que répondez-vous à Moubarack Lô qui pense que le Sénégal n’a pas en réalité atteint l’OMD1 ?
Moubarack Lô, moi je me demande économiste de quelle époque il est vraiment. Ça, j’aimerais vraiment le savoir parce que je suis souvent ses déclarations mais il me semble qu’il n’est pas du tout trop imprégné de ce qui se passe. Parce que s’il dit que le Sénégal n’a pas atteint l’OMD1, il a tout faux. S’il fait des analyses de ce genre, il met en avance son statut d’opposant plus que celui d’économiste. Aujourd’hui, le minimum qu’il doit savoir et qu’il ne doit pas ignorer, c’est que ce sont les efforts déployés et fournis par l’Etat qui ont vraiment amélioré les conditions de vie des populations sénégalaises et satisfait la demande sociale.
Le Sénégal est aujourd’hui classé sur le top des 15 pays africains les plus compétitifs. Il est aujourd’hui deuxième derrière la Côte d’Ivoire dans l’espace Cedeao et 15ème en Afrique. Nous aurons bientôt les résultats du Doing business en octobre et nous espérons gagner encore des points comme cela a été le cas l’année dernière.
Le président de la République a décrété hier (avant-hier mercredi) trois jours de deuil national pour s’incliner devant la mémoire des pèlerins sénégalais qui ont perdu la vie à Mina. Comment appréciez-vous ce geste ?
En tant que citoyens sénégalais, nous ne pouvons que saluer ce geste. En tant que président de la République, père de la Nation, il a décrété ces trois jours de deuil national pour témoigner toute sa solidarité et celle de tout le peuple sénégalais aux victimes et aux familles éplorées. D’ailleurs, nous profitons de cette occasion pour présenter nos condoléances les plus attristées aux familles éplorées. Je pense que ces trois jours sont des moments de recueillement. Nous, au niveau des jeunesses républicaines, pour renforcer cette décision du président de la République, nous avons gelé toutes nos activités pour toute la période de deuil national. Mais je salue les mesures prises par l’Etat dans la gestion de cette tragédie de Mina, à travers les services du ministère de l’Intérieur. Parce que même si l’information nous vient au compte-gouttes, il faut reconnaître que ce n’est pas lié au ministère de l’Intérieur ni à nos équipes qui sont à Mina, c’est une situation dramatique qui est venue, qui a touché presque le monde entier. Ce qu’il faut, c’est de suivre la situation au jour le jour et peut-être que d’ici les prochains jours, nous aurons une situation exacte des victimes et des disparus de Mina.
N’est-il pas problématique de ne pas jusqu’ici disposer d’information nette sur ce drame surtout concernant le nombre exact des victimes sénégalaises ?
Ce n’est pas uniquement le Sénégal qui n’a pas d’information exacte sur les pertes en vies humaines. Les choses telles que nous les suivons à travers les médias, nous nous rendons compte que c’est une affaire tellement délicate. Après le drame, il y a des blessés qui ont été acheminés dans des hôpitaux situés dans d’autres villes de l’Arabie Saoudite et qui aujourd’hui n’ont aucun élément d’identification. L’essentiel aujourd’hui, c’est de sauver des vies avant de passer maintenant à l’identification. Le ministère des Affaires étrangères a mis en place un numéro vert et un Comité de suivi et d’assistance psychologique pour diligenter la situation. Tout cela, ce sont des éléments fondamentaux qui prouvent que l’Etat est à pied d’œuvre pour assister les victimes et pour jouer pleinement le rôle qui doit être le sien.
L’organisation du pèlerinage a été fortement décriée cette année ? Quelles sont les mesures prises par l’Etat pour éviter pareille situation à l’avenir ?
J’avoue que l’organisation du pèlerinage cette année a été décriée dès lors qu’il y a plus de 100 pèlerins qui n’ont pas pu embarquer. Je suis sûre et certaine que s’il ne dépendait que de la volonté du président de la République, aucun pèlerin n’allait rester à Dakar. C’est la raison pour laquelle il a pris, en une semaine, deux avions spéciaux pour convoyer une partie des pèlerins. Maintenant par rapport aux manquements, le commissaire au pèlerinage ainsi que les acteurs concernés, en rapport avec le ministère des Affaires étrangères, vont tirer les enseignements pour que l’année prochaine, cette situation ne se reproduise plus.
Y aura-t-il des sanctions ?
Ça, je ne saurais le dire. Je ne suis pas dans les secrets de Dieu. Mais je suis convaincue que l’ambition du président de la République était vraiment que le Hadj se fasse dans les conditions les meilleures.
Comment appréciez-vous la récente sortie de Serigne Assane Mbacké contre le régime ?
Serigne Assane Mbacké, ses attaques contre le président de la République et la Première Dame ne sont pas du tout dignes d’un petit-fils de Serigne Touba. Maintenant,
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je me demande quand même où est le Procureur de Diourbel dès lors que Serigne Assane Mbacké est en liberté conditionnelle et n’a pas le droit de faire des apparitions publiques. Maintenant, quelqu’un qui ne respecte pas l’autorité judiciaire, qui défie l’autorité du Khalife général des Mourides, ne mérite même pas une attention particulière.
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S’il avait du respect envers la justice sénégalaise et envers le Khalife général des Mourides qui a déclaré publiquement qu’il ne veut plus entendre des petits-fils de Serigne Touba entrer dans des débats de bas étage sur des questions politiques et les a exhortés à œuvrer dans le sens de renforcer l’héritage de Serigne Touba, il allait se soumettre à cette volonté. C’est un habitué des faits, un maître-chanteur. Si j’étais à la place du Procureur de Diourbel, Serigne Assane Mbacké n’allait pas passer la nuit chez lui parce que la justice est là pour tout le monde.
