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Agression à Africulturban: Matador paie sa franchise

Publié le vendredi 2 octobre 2015 | Enquête Plus

Suite aux propos tenus avant-hier par le rappeur Matador dans le journal Le Quotidien sur le fonctionnement du complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine, des agresseurs ont débarqué ce matin à l’improviste dans son studio. Ils ont saccagé la voiture de l’artiste et blessé un de ses amis qui se trouvait sur les lieux.

‘’La gestion de Djiby est mauvaise’’, disait dans l’édition du mardi du journal Le Quotidien le rappeur et président d’Africulturban, Matador. Ses propos n’auraient pas plu à certaines personnes qui fréquentent le centre culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine. Ledit centre abrite, en outre, la structure que dirige Matador et dénommée Africulturban. Ainsi, après sa sortie dans la presse, des gens étaient prêts à faire regretter au rappeur ses propos. Ils s’en sont pris à lui et à ses amis avec qui ils travaillent. Les agresseurs auraient même blessé l’un des amis de l’ancien membre du crew BMG 44 trouvé sur place.

Joint au téléphone par EnQuête, Matador est revenu sur ce qui s’est passé hier au complexe culturel de Pikine. ‘’Le Quotidien a fait avant-hier un article sur le complexe culturel de Pikine. Cet article a suscité beaucoup de critiques. C’est pour cela que des gens sont venus dans le centre pour nous attaquer avec des bâtons et des armes blanches. Je ne sais pas exactement la personne qui les a envoyés pour commettre cet acte ignoble’’, affirme-t-il. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne les a pas identifiés. ‘’D’après les informations que je viens de recevoir, les coupables de ce terrible fait sont des sourds-muets et des étudiants qui fréquentent le centre. Parmi eux, j’ai reconnu une femme sourde muette. Le reste, je n’ai aucune idée parce qu’ils étaient nombreux, c’est pour cela que je n’ai pas eu le temps de tous les identifier’’, explique-t-il au bout du fil.

Il poursuit : ‘’Ils sont montés dans notre studio, ils se sont jetés sur moi et certains de mes camarades qui étaient présents. D’ailleurs, ils ont blessé un ami à moi du nom d’Am Cana. En ce moment, il est à l’hôpital pour recevoir des soins. Ces malfaiteurs l’ont blessé aux jambes et à la main. Ils m’ont même blessé au bras mais ce n’est pas trop grave.’’

Dans cette affaire, les agresseurs ne se sont pas limités à les affronter, ils ont aussi démoli le véhicule du rappeur mais ce dernier ne compte pas en rester là. ‘’Hormis le fait de nous avoir blessé, ils ont aussi saccagé les pare-brises de ma voiture avec leurs armes. Pour demander de l’aide, j’ai dû escalader le mur de la radio Oxygène pour appeler la police. Par la suite, les policiers sont venus pour constater sur place les faits. Maintenant, j’attends juste l’huissier qui va venir pour faire le constat des dégâts que ces agresseurs ont causés, ensuite j’irai déposer une plainte au commissariat’’, annonce Matador.

Par ailleurs, si Matador n’a pas identifié tous les agresseurs, il est sûr et certain que ce qui est arrivé hier est consécutif aux propos qu’il a tenu dans le journal Le Quotidien. ‘’Un journaliste est venu pour faire un article sur la vie au complexe. Comme je suis un homme de culture, le gestionnaire du centre est venu avec le journaliste pour me demander de donner mon avis sur la gestion de ce centre culturel et c’est ce que j’ai fait. Je leur ai clairement dit tout ce qui ne marchait pas dans ce complexe. Le gestionnaire était bien présent. J’ai tout dit devant lui parce que je n’ai rien à cacher à qui que ce soit. Ceux qui me connaissent peuvent vous le dire’’, confie t-il. Et d’ajouter : ‘’Il faut savoir que je ne regrette rien de tout ce que j’ai dit au journaliste.

Le complexe n’a pas de directeur, cela fait trois ans ; il n’y a ni eau ni toilettes encore moins de sécurité. Il y a des gens qui font des parties de jambes en l’air sous les escaliers et dans certains coins du centre. Sans oublier les jeunes qui fument du chanvre ici. Donc, je pense que cette attaque est principalement due à l’article qui est paru dans Le Quotidien. Et si c’était à refaire, je le referais sans hésiter car je suis porteur de voix.’’