Son ambition de devenir le Pdg de la Bnde toujours vive, le Pca de la Bnde cherche par tous les moyens à faire partir le Dg, malgré les bons résultats de la boîte. Même s’il faut pour cela, en finir avec le financement des Pme et faire de l’institution une banque commerciale de plus. Reste à savoir si l’Etat va laisser faire.
Le jeudi prochain 1er octobre, la Banque nationale de développement de l’économie (Bnde) risque de disparaître ou de se disloquer, à l’issue d’une réunion du Conseil d’administration que tout le monde prévoit houleuse. Les positions semblent si tranchées entre les différents actionnaires, que l’on craint que ne puisse se dessiner un compromis qui préserve l’outil, sans casse irrémédiable. Surtout qu’au-delà des questions d’ego, c’est surtout l’orientation stratégique de l’institution financière qui fait véritablement débat. Les lecteurs fidèles du journal Le Quotidien se rappellent sans doute qu’au mois de mai de l’année dernière, dans son édition n°3399 des mercredi 28 et jeudi 29 mai, ce journal indiquait que, fraîchement nommé Président du conseil d’administration (Pca) de la banque nationale de développement, l’ancien ministre de l’Economie et des finances, Amadou Kane, visait à faire sauter le Directeur général de l’institution pour en devenir le Pdg. Les différentes manœuvres qu’il avait tentées en ce sens s’étaient heurtées à un refus de la part des pouvoirs publics, qui sont également des actionnaires importants de l’institution. Mais les derniers développements indiquent que le Pca n’a jamais renoncé, et voudrait atteindre le même résultat en passant par d’autres voies. Le Pca fait dans la délation Ainsi, le 21 août dernier, sans en avoir préalablement discuté avec son Dg, le Pca, Amadou Kane, écrit une lettre au Conseil d’administration de la banque, pour dénoncer la gestion du Dg Thierno Seydou Nourou Sy, lui reprochant certains financements, et demande que la banque soit auditée. Pour appuyer ses propos, M. Kane aurait fait état de ce qu’il estime être des fautes de gestion assez lourdes. A la lecture de cette note, le conseil a demandé des explications à M. Sy. Ce dernier a produit de son côté, un rapport très explicite qui, non seulement apporte des réponses précises et détaillées aux griefs du président du Conseil d’administration, mais en plus, démontre, chiffres à l’appui, que contrairement à ses allégations, la Banque nationale de
développement de l’économie jouit d’une assise solide malgré son jeune âge. Après cela, le Conseil d’administration a voulu classer le dossier sans suite. C’était sans tenir compte de l’acharnement de M. Amadou Kane et des actionnaires qui soutiennent sa cause. En effet, le Pca a ainsi convoqué une réunion du Conseil d’administration dont il attend entre autres, qu’elle tranche la question de sa demande d’audit. Et il semblerait qu’il a pu rallier à sa cause certains actionnaires, dont les représentants de la Bridge Bank, qui appartient à Yérim Sow. Un audit pour décrédibiliser la banque Or, la position des représentants de l’Etat est que les résultats présentés par M. Thierno Sy et son équipe ne justifient pas un audit, surtout pour une banque qui n’a que 18 mois d’existence. De plus, la Bnde est dans une stratégie d’ex
tension aussi bien physique, avec l’ouverture d’agences dans plusieurs localités du pays, que technique, avec des partenariats stratégiques avec des institutions financières de renommée internationale. Ce n’est pas dans de pareilles circonstances que l’on devrait chercher à la déstabiliser avec un audit, qui risquerait d’inquiéter les partenaires de la banque. Les positions semblent si irréconciliables que l’on s’attend à un clash qui pourrait porter préjudice à la banque. Car le Directeur général aurait déjà fait comprendre que si le Conseil d’administration acceptait l’audit, lui allait déposer sa démission. Et dans ces conditions, il est à peu près certain que ce serait la voie ouverte aux ambitions de Amadou Kane. Or, comme Le Quotidien l’avait déjà écrit, si ce dernier vise le poste de Pdg, c’est surtout pour donner corps à la volonté des actionnaires qui ne veulent pas d’une Bnde qui financerait les Pme et les entrepreneurs
sénégalais, et la verraient plutôt comme une nouvelle banque commerciale, qui permettraient à nombre d’entre eux, de trouver de l’argent pour financer leurs propres activités. C’est pour contrecarrer ces ambitions que l’Etat a veillé à augmenter ses parts dans l’actionnariat de la banque, les portant de 25 à 34%, et devenant ainsi l’actionnaire majoritaire. Il reste à savoir si les représentants du gouverne
ment auront la lucidité et la force de résister aux velléités de ceux qui veulent en finir avec la Bnde. D’autant plus que, déjà, des plaintes sont parvenues aux autorités, concernant des conflits d’intérêts de la part de certains desdits membres du Conseil, qui bloqueraient des demandes de financement qui viseraient des secteurs d’activités qui entrent en concurrence avec les leurs.