Amadou Woury Diallo, un vieux d’une soixantaine d’années, a été attrait devant le tribunal des flagrants délits pour viol, détournement de mineure et pédophilie. Il aurait contraint une fillette de 3 ans à lui faire une pipe.
Indésirables, tels sont parfois les effets de certains voisinages. Surtout quand la négligence côtoie les mauvaises intentions. Hier, deux jeunes parents ont traîné à la barre leur voisin d’une soixantaine d’années. Il aurait tenté d’abuser de leur fille de trois ans. Le tribunal, après avoir jugé l’affaire, a renvoyé le délibéré à une date ultérieure. Le jour des faits, la petite F. B. était comme à l’accoutumée dans la chambre d’Amadou Woury Diallo. Selon la maman, lorsqu’elle est entrée, elle a trouvé sa fillette ‘’assise à califourchon sur le vieux’’, en train de lui faire une fellation. Ses cris ont alerté le voisinage. Ensuite, elle s’en est ouverte à la police.
A la barre, le prévenu a reconnu avoir reçu la petite dans sa chambre, mais très brièvement. ‘’Aussitôt qu’elle est entrée dans la chambre, je lui ai demandé de s’en aller ». Amadou Diallo a expliqué qu’il lui a demandé de sortir, parce qu’il s’apprêtait à se rendre à des funérailles. Qu’il était en train de coudre son habit. A sa grande surprise, il a entendu sa voisine crier et dire qu’il a détruit sa fille.
A son tour, la mère a dit sa surprise, d’autant que leurs relations étaient cordiales. Elle a réaffirmé avoir, de ses yeux, vu son voisin introduire son sexe dans la bouche de sa fille. Toute petite devant la barre, la fillette a ensuite été entendue. Elle s’est confiée en pulaar, d’une voix minuscule, à l’un des assesseurs. Après un long questionnement, la gamine a pu dire : ‘’Il m’a fait entrer sous son pantalon.’’ Puis, à la question de savoir ce qu’on lui a fait faire sous le pantalon, elle a rétorqué avec l’aide de l’interprète : ‘’il m’a fait le sucer’’. Au moment de demander des dommages et intérêts, la jeune dame s’est tournée vers son mari. Ce dernier a dit qu’il ne voulait pas que son voisin soit condamné et qu’il ne réclamait aucun sou.
Le procureur a requis l’application de la loi. La défense s’est appuyée sur cette demande pour conduire sa plaidoirie. Me Daff estime que si le procureur a préféré ne pas requérir une peine, c’est tout simplement parce qu’il sait qu’il n’y a aucune infraction caractérisée. Une histoire chimérique, parce que les protagonistes ont eu des antécédents. Il a demandé une relaxe pure et simple du délit de viol, de détournement de mineure et de pédophilie, puisqu’il n’y a pas d’éléments pouvant entrer en voie de condamnation. Délibéré, le 06 octobre prochain.