Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a appelé, lundi à New York, à ’’une juste rémunération des ressources africaines’’, qui permettrait au continent de solder sa dette et de financer ses besoins de développement, s’il arrivait à recouvrer 17% de ses avoirs frauduleusement placés à l’étranger.
"Si l’Afrique percevait la juste rémunération de ses ressources, et si elle recouvrait seulement l’équivalent de 17% de ses avoirs frauduleusement placés à
l’étranger, elle pourrait solder la totalité de sa dette et financer, par elle-même, ses besoins de développement", a indiqué Macky Sall, intervenant à l’occasion de la 70e session de l’assemblée générale de l’ONU.
Selon le chef de l’Etat sénégalais, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), "il y a du sens à lutter de manière plus vigoureuse contre les flux financiers illicites, qui font perdre à l’Afrique entre 30 à 60 milliards de dollars par an, soit un préjudice supérieur au montant
de l’aide publique au développement".
Aussi dit-il militer pour une réforme de la gouvernance économique et financière mondiale, par une représentation plus équitable des réalités nouvelles et l’assouplissement des règles d’accès au crédit, en vue de mettre fin au "paradoxe des ressources disponibles, mais non accessibles".
"Il serait également judicieux d’établir, en même temps que la transparence dans les industries extractives, des codes et contrats miniers plus justes et plus équitables, qui rémunèrent et protègent l’investisseur, et préservent les intérêts des Etats et des populations locales", a estimé le président Sall.
Il a en outre salué la constance dans les progrès réalisés par la sous-région ouest africaine, estimant que "la croissance économique y reste supérieure à la moyenne mondiale", en même temps que l’expérience démocratique s’y consolide.