La Mecque a connu un autre drame après celui de la chute de la grue au début du pèlerinage. Cette fois-ci, le bilan est encore plus lourd : 769 morts et 937 blessés dont 5 Sénégalais tués et 37 portés disparus. A l’origine de l’accident, une bousculade survenue jeudi à Mina lors du rituel pour la lapidation de Satan.
Le pèlerinage de cette année a été sanglant. Après la chute de la grue le 11 septembre dernier qui a fait 107 morts et plus de 400 blessés, un autre accident a eu lieu à Mina. Il a fait 769 morts et 937 blessés. Quid de la situation des pèlerins sénégalais après le drame ? La mission médicale sénégalaise déployée en Arabie Saoudite a confirmé dimanche soir à la Mecque le décès de 5 pèlerins sénégalais dans la bousculade de Mina. Dans un communiqué remis à l’envoyé spécial de l’Aps, la mission médicale signale également le cas de 37 pèlerins dont on est sans nouvelle. «A la date d’aujourd’hui, 27 septembre 2015, le bilan s’établit comme suit : 5 cas de décès confirmés ; 37 pèlerins sont à ce jour déclarés perdus de vue», mentionne le texte qui ajoute que «des recherches intenses se poursuivent dans les structures sanitaires saoudiennes». Selon des personnes contactées à la Mecque, la commission est en train de faire le tour des chambres d’hôtel à Mina, Arafat, Mousdalifa pour avoir des données fiables.
A l’origine du drame, une bousculade de pèlerins au niveau de Mina lors du rituel pour la lapidation de Satan. Sur le site du journal Le Figaro, on informe que, selon «un responsable du ministère de la Santé (saoudien), la bousculade s’est produite lors du rituel de lapidation de Satan qui consiste, pour les pèlerins, à jeter des cailloux en direction de trois stèles le représentant». Elle est survenue près de l’une des stèles lorsqu’une marée humaine, quittant le lieu, s’est croisée avec une foule venant en sens inverse. Du côté des autorités saoudiennes, on attribue cette bousculade «au manque de discipline des pèlerins qui ont tendance à ignorer les instructions des responsables». Selon toujours Le Figaro, le ministre saoudien de la Santé soutient que «si les pèlerins avaient suivi les instructions, on aurait pu éviter ce genre d’accident». Le journal précise que Khaled Al-Falih a fait cette déclaration à la télévision publique, après s’être rendu sur les lieux du drame.
«Les pèlerins trébuchaient les uns sur les autres»
Pour le moment, il n’y a pas encore de version officielle sur les causes exactes de cette bousculade à l’origine de cet accident. Mais sur les images publiées en ligne, des témoins parlent d’une mauvaise organisation. Dans Le Figaro, un pèlerin soudanais qui se trouvait à Mina au moment du drame a estimé qu’il s’agissait du Hadj le moins bien organisé sur les quatre auxquels il a participé. «Les gens étaient déjà déshydratés et s’évanouissaient. Les pèlerins trébuchaient les uns sur les autres», a-t-il expliqué. Au chapitre des réactions des pays, on note celle de l’Iran qui a perdu 131 de ses ressortissants dans cette bousculade. Téhéran a mis en cause des erreurs de sécurité de la part de l’Arabie Saoudite. Selon le chef de l’organisation iranienne du Hadj, «pour des raisons qu’on ignore», un chemin a été fermé près de l’endroit où les pèlerins effectuent le rituel de la lapidation symbolique de Satan. «C’est cela qui a causé ce tragique incident», a-t-il ajouté sur la télévision d’Etat iranienne.
Le pire drame depuis 25 ans
Ce drame, le pire à avoir endeuillé le pèlerinage annuel musulman depuis 25 ans, est survenu malgré les efforts des autorités saoudiennes pour accentuer la sécurité de cette édition qui a accueilli cette année 1,4 million de pèlerins venus de l’étranger et des centaines de milliers de l’intérieur du royaume. Le dernier drame de grande ampleur survenu à la Mecque remonte en 2006 où 362 pèlerins avaient perdu la vie et 289 autres avaient été blessés dans des circonstances similaires, lors du même rituel. «Au cours des années précédentes, de nombreuses bousculades meurtrières étaient également survenues. La plus meurtrière remonte toutefois à 1990, lorsque plus de 1 400 personnes étaient mortes d’asphyxie dans un tunnel piétonnier d’accès au site», a-t-on rappelé.
Liste des victimes
- Ibrahima Badiane, né le 10 mars 1970 à Lamarane, convoyé par l’agence Al Houda, identifié le 26 septembre 2015
- Diama Ndiaye, née le 1er janvier 1947 à Ziguinchor, convoyée par l’agence de Mouhadjririne Wal Ansar, identifiée le 27 septembre 2015
- Maïmouna Samba Tall, née le 12 avril 1950 à Agnam Thiodaye, convoyée par l’agence Albarka, identifiée le 27 septembre 2015
- Ababacar Fall, né le 8 septembre 1943 à Hue, convoyé par l’agence Albarka, identifié le 27 septembre 2015
- Mariam Diallo, née le 31 décembre 1945 à Golléré, convoyée par l’agence Albarka, identifiée le 27 septembre 2015
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