Outre le rétablissement de plus d’un millier d’orphelins dans leur droit, les familles des victimes du naufrage du Joola ont réclamé, samedi dernier, date de la commémoration du 13ème anniversaire, l’hélice du bateau, dans le cadre de la construction du musée-mémorial à Ziguinchor.
C’est dans la sobriété et le recueillement que le 13ème anniversaire du naufrage du bateau le Joola a été célébré, samedi dernier, à Ziguinchor. Comme chaque année, c’est la gare maritime de la capitale méridionale du pays, d’où est parti, le 26 septembre 2OO2, le navire avant de sombrer, quille en l’air, aux larges des côtes gambiennes, qui a servi de cadre à la manifestation, présidée par le ministre des Forces Armées. Profitant de l’occasion, le président de l’Association Nationale des Victimes du Naufrage a réclamé l’hélice du bateau.
« Nous réclamons l’hélice du bateau qui, d’après les informations, avait mystérieusement disparu dans le magasin de Dakar-Nave, pour son exposition dans le musée-mémorial », a déclaré Moussa Cissokho. Qualifiant le naufrage du Joola de « cauchemar », M. Cissokho a soutenu que celui-ci fut l’épreuve la plus douloureuse que notre pays ait connue, parce que le bateau avait sombré dans l’abîme sous le ciel trouble d’une nuit du 26 septembre 2003, avec plus de 2000 victimes. « C’est une horreur indescriptible et une immense perte pour toutes les couches de la nation que rien ne pourra remplacer ou faire », a-t-il ajouté.
C’est justement dans le cadre de la lutte contre l’oubli qu’il est prévu, à Ziguinchor, la construction, dans les jours à venir, d’un musée-mémorial. Musée dans lequel sera exposé, entre autres, l’hélice du bateau le Joola, a informé Moussa Cissokho. Le président de l’Association Nationale des Victimes du naufrage a, par ailleurs, rappelé qu’au lendemain de la catastrophe, 19OO orphelins mineurs avaient été recensés et l’Etat s’était engagé à les prendre en charge jusqu’à leur majorité. Selon lui, une loi expressément rétroactive portant création de l’Office national des pupilles de la République a été votée, promulguée en 2006 et a pris effet à partir de 2OO2. Toutefois, au démarrage de la prise en charge en 2012, un décret à effet immédiat a exclu plus d’un millier d’orphelins. « Nous demandons à l’Etat de respecter la hiérarchie de normes juridiques, en rétablissant ces enfants dans leur droit, pour qu’enfin, aucun orphelin ne se sente ignoré, ni oublié, ni abandonné » a défendu Moussa Cissikho.
Après avoir rappelé les différentes mesures prises par l'Etat, au lendemain du naufrage -mesures liées notamment aux indemnisations des familles, à la construction d'infrastructures et au désenclavement de la région -, le ministre des Forces Armées a, quant à lui, lancé un appel pour la matérialisation de la paix. "L'heure de la paix a sonné", a déclaré Augustin Tine. Selon lui, le combat pour la paix doit être porté par tous. Saluant les efforts déployés par les acteurs pour un retour définitif de la paix dans la partie méridionale du pays, le ministre des Forces Armées a dit qu'il est venu à Ziguinchor apporter un message. Celui de la construction de la paix pour le développement du pays.
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