A deux jours de la fête de tabaski, les prix des denrées alimentaires connaissent une légère baisse, sauf la pomme de terre qui risque de connaître une nouvelle hausse. Reportage au marché Tilène.
Un calme inhabituel. Des flaques d’eau. Des détritus un peu partout et une odeur nauséabonde provenant des tas d’ordures. C’est le décor au marché Tilène, comme dans presque tous les marchés de la capitale. A cause de la petite pluie, le marché s’est vidé de son monde. Les détaillants sont obligés de ranger leurs marchandises. D’autres se sont refugiés dans les boutiques et attendent la fin du crachin. A deux jours de la Tabaski, les denrées alimentaires sont très courues, même s’il n’y avait pas encore de rush.
Teint clair, taille moyenne, Ngagne Demba est un commerçant qui attend avec impatience les clients. De commerce facile, le sourire aux lèvres, ce trentenaire soutient que l’absence de clients ne s’explique pas par la cherté des denrées. Seul, dit-il, le prix de la pomme de terre est en hausse. Les prix des autres denrées, comme l’oignon, l’ail, l’huile et le poivre sont en baisse. ‘’Le sac de pomme de terre est vendu entre 9 000 et 9 500 F ; il coûtait 8 000 F. Le prix a augmenté, parce qu’il n’y a plus de pomme de terre locale. Les prix varient en fonction de la vente au niveau du port’’, explique-t-il.
Non loin de lui, Tidiane Sané regarde calmement la télévision. Ce commerçant trouve le temps de regarder des films. Pour cause : ‘’les clients viennent au compte-gouttes’’. Toutefois il se veut optimiste : ‘’Sûrement, ils s’occupent d’abord de l’habillement, ensuite du manger. Mais à part la pomme de terre, toutes les denrées sont en baisse. Le sac de l’oignon est écoulé à 8500 F, le kilogramme à 400 F, le litre d’huile à 1000 F, le kilogramme d’ail à 1200 F et celui du poivre à 7 000 francs. Ce dernier était à 7500 F’’, renseigne Tidiane Sané.
Une thèse confirmée par Ramata Dème qui soutient que la pomme de terre risque de connaître une autre hausse. ‘’Il n’y a que la pomme de terre importée et il n’y en a pas suffisamment sur le marché. Donc, s’il n’y a pas un autre stock, pour les deux jours qui restent, les prix risquent de connaître une hausse. Nous n’y sommes pour rien et ça ne nous arrange pas. Les clients n’achètent pas beaucoup quand les prix sont chers’’, souligne la dame.
‘’Rien ne marche’’
Si certains parlent des prix de denrées, le problème de Souleymane Thiam reste la conjoncture économique. ‘’Ma grande inquiétude n’est pas la hausse ou la baisse des prix, mais la conjoncture économique que traverse notre pays. Tout est au niveau zéro. Rien ne marche. A deux jours de la fête, si on ne voit pas de clients, c’est à cause de ça. Les gens n’ont pas d’argent. Les familles sont dans d’énormes difficultés. Même si les denrées sont écoulées à 50 F, avec la conjoncture, on ne verra personne’’, se désole Souleymane Thiam.