Le Collectif des cadres casamançais a annoncé, mardi à Dakar, avoir engagé une dynamique de relance du dossier du naufrage du ‘’Joola’’ avec les questions de renflouement du bateau, de la prise en charge des orphelins, de la commémoration de la date anniversaire mais également de l’érection d’un mémorial-musée à Dakar.
Autant de ‘’questions en suspens soulevées par le secrétaire général du Collectif qui faisait face à la presse mardi au siège de la structure à Dakar en prélude à la commémoration du 13ème anniversaire du naufrage du bateau aux larges des côtes gambiennes le 26 septembre.
Le CCC demande ainsi à l’Etat de respecter ses engagements notamment en ce qui concerne la nécessité de rendre justice et de situer les responsabilités.
‘’Le fait d’accepter de prendre les indemnisations n’occulte en rien l’obligation de faire justice, de rendre compte, de situer les responsabilités’’, a soutenu le secrétaire général Moussa Cissé.
Il s’agit pour le collectif d’ouvrir le dossier du ‘’Joola’’ pour que justice soit faite et pour la fin de l’impunité.
Moussa Cissé a rappelé qu’au lendemain du naufrage en 2002, le Président Abdoulaye Wade avait reconnu la ‘’responsabilité pleine et entière de l’Etat du Sénégal dans la survenance de la catastrophe’’.
Le ‘’Joola’’ a assuré le trafic des passagers et des marchandises entre Dakar et Ziguinchor de 1990 à 2002. Le navire était construit pour transporter 580 personnes mais en 1998 le bateau est autorisé à transporter 650 passagers sans aucune modification conséquente du navire, selon le secrétaire général du Collectif qui est revenu sur les faits.
‘’En réalité la surcharge du bateau était systématique’’, a t –il souligné pour justifier la nécessité de ‘’faire justice pour les victimes’’.
Pour le Collectif, l’Etat doit également ‘’répondre aux vœux
des familles concernant le renflouement du bateau pour pouvoir faire leurs deuils’’.
S’agissant de la question des promesses de l’Etat et des demandes des familles des victimes, le Collectif a proposé une rencontre annuelle de concertation et d’évaluation à l’échelle nationale à un mois de la date d’anniversaire du naufrage.
L’idée, selon le Secrétaire général est faire le point sur les acquis, les demandes non respectées, les contraintes et les objectifs de l’année à venir.
‘’On constate au fil des ans que la commémoration des anniversaire ressemble de plus en plus à un banal accident, or il s’agit de la plus grande catastrophe de notre histoire’’, a ajouté Georges Lopez, secrétaire administratif du Collectif.
C’est pourquoi le Collectif a demandé au chef de l’Etat de
présider alternativement avec le Premier ministre chaque année les cérémonies commémoratives à Ziguinchor. L’érection d’un mémorial-musée participe également au devoir de mémoire, selon les cadres casamançais.
Le ‘’Joola’’ a chaviré aux larges des côtes gambiennes dans
la nuit du 26 au 27 septembre 2002. Selon les chiffres officiels 1864 victimes et 64 rescapés, alors que du côté de l’Association nationale des familles des victimes le recensement fait état de 1953 disparus.