Le collectif des personnes affectées par le projet de l’autoroute à péage ‘’Ila Touba’’ (PAP) est sorti dans le rue ce week-end pour demander que les indemnisations se fassent dans les règles de l’art.
Le collectif des personnes affectées par le projet de l’autoroute à péage ‘’Ila Touba’’ (PAP) est encore sorti de sa réserve. Munis de brassards rouges, ses membres ont tenu un sit-in ce week-end pour dénoncer la ‘’gestion discriminatoire sur les indemnisations’’. La manifestation s’est déroulée à Sinhtiou Yoro Sadio, un village situé à quelques encablures de Thiès. ‘’Il y a beaucoup de contradictions entre le préfet, l'Agence de Gestion des Routes (AGEROUTE) et la commission des impenses. Sur 1700 parcelles, seulement 200 vont être indemnisées’’, dénonce Yakhya Coly, le secrétaire administratif du collectif.
Pis, dit-il, le taux des dédommagements est très en deçà des attentes des personnes affectées par le projet. C’est pour cela qu’il a invité les autorités à un dédommagement sans discrimination. ‘’Nous, ce que nous disons, c’est qu’il nous faut un dédommagement comme les autres Sénégalais car nous sommes des citoyens comme tout le monde. Cette maison là-bas non loin de la route qui mène à Mbour a été touchée par le projet. Elle vaut au moins 12 millions de francs Cfa mais elle a été évaluée à 1 million 800 mille. Ils ont pris la mosquée qui était là et une école primaire alors que nous sommes à quelques jours de l’ouverture des classes. Quid des taux appliqués pour les arbres fruitiers ? Le manguier par exemple a été évalué à 25 mille francs Cfa alors que pour une seule production, il peut apporter plus. Cela est inquiétant’’, clame-t-il.
En outre, indique M. Coly, ‘’nous avons fait des propositions au président de la commission des impenses par rapport au dédommagement mais nous n’avons pas reçu de réponse favorable. Et à notre grande surprise, nous entendons des communiqués qui stipulent que les impenses qui ont déjà été évaluées vont être payées’’. Et de poursuivre : ‘’On nous a fait savoir que les terres du domaine national ne seront pas indemnisées. Là nous disons non parce qu’on ne peut pas ne pas vouloir indemniser les terres du domaine national alors que tout simplement nous savons que ce sont des terres qui sont protégées. Même les occupants irréguliers doivent être indemnisés.’’
Le village de Sinthiou Yoro Sadjio est créé depuis 1970. Et selon Abdou Khadre Sambou, membre du collectif, ses habitants vont être délocalisés sans être indemnisés comme il le faut. Il est d’avis aussi qu’au-delà de l’indemnisation que ces populations méritent, il faut leur payer un préjudice moral. ‘’Aussi et en tout état de cause, nous disons non. Il faut indemniser tous les terrains en commençant par ceux nus. C’est un droit que nous ne pouvons pas négocier‘’, tonne-t-il.