Du Burkina Faso arrivent des nouvelles, après le coup de force du jeudi 17 septembre qui a écarté le Comité national de transition de la gestion du pouvoir. Selon des sources dignes de foi basées à Ouagadougou, les éléments de la garde présidentielle, du fameux Régiment de sécurité présidentielle, ont joué la carte de l’intelligence plutôt que celle de la force. Visiblement, le coup était bien préparé. Les militaires ont trouvé jeudi, dans la matinée, le gouvernement en pleine réunion au Palais présidentiel et ont apostrophé la table en ces termes : ‘’Messieurs, un coup d’Etat est en train de se dérouler dehors.
Monsieur le Président, monsieur le Premier ministre, suivez-nous, nous allons vous sortir de là !’’ Michel Kafando et le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui présidaient le conseil des ministres, ne pouvaient pas se douter que les éléments détachés pour leur sécurité étaient en train de dérouler un plan pour les écarter définitivement du pouvoir. Aussi, le Président et le Premier ministre ont-ils docilement pensé que les militaires qui leur ont ainsi parlé voulaient leur sauver la vie.
C’est pourquoi ils les ont suivis sans aucune forme de résistance. Immédiatement après les avoir détachés du reste de la troupe (les ministres), Kafando et Zida ont été mis en résidence ; ce dernier dans une petite chambre, pour sans doute le punir. Il faut dire que les putschistes en veulent terriblement à Zida qu’ils accusent de les avoir trahis en voulant dissoudre le RSP qui tient le pays depuis un tiers de siècle. Dans tous les cas, les deux n’ont plus les cartes en main, même si certaines sources pensent que Kafando pourrait bien continuer à jouer le rôle qui est le sien dans le cadre de la transition, avec d’autres militaires…