Le Sénégal connaît des difficultés dans la prise en charge des enfants âgés de 0 à 3 ans, a soutenu, lundi à Dakar, la directrice de l’Agence nationale de la case des tout-petits, Térèse Faye Diouf, plaidant pour l’harmonisation des interventions en faveur de cette couche vulnérable.
’’En 2000, le taux de préscolarisation était de 2,7 % et aujourd’hui on est à 14% et c’est une chose à signaler. Mais en matière de prise en charge des 0 à 3 ans, c’est là ou nous avons des problèmes parce que les structures que nous avons ne sont pas encore adaptées pour accueillir ces enfants’’, a-t-elle dit.
Mme Diouf s’exprimait au cours d’une table ronde sur les perspectives africaines en matière d’éducation et de protection de l’enfant organisée à l’UCAD 2 par le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) .
Présentant un exposé sur l’expérience du Sénégal en matière de prise en charge de la petite enfance et particulièrement des enfants de 0 à 3 ans, la directrice générale de la Case des tout-petits estime, tque ’’la situation est satisfaisante même s’il reste beaucoup des choses à faire’’.
’’Au niveau de l’Agence, poursuit-elle, nous travaillons avec les conseils familiaux qui sont dans les villages, les quartiers et qui encadrent les femmes en état de grossesse, les femmes allaitantes’’, a relevé Thérèse Faye Diouf.
Selon elle, les pères doivent être impliqués dans la question de la petite enfance qui a tendance a être féminisée au Sénégal et dans le monde. ’’L’implication des hommes pose problème dans les familles et dans les autres sphères’’, a-t-elle souligné.
’’Ce que nous pouvons retenir avec le programme de la case des tout-petits pour la prise en charge des enfants c’est qu’il suffit juste de renforcer les stratégies, de créer une harmonie et d’avoir un référentiel de prise en charge des enfants de 0 à 3 ans’’, a-t-elle suggéré.
Térèse Faye Diouf a invité également l’Etat du Sénégal à soutenir et renforcer ’’davantage cette cible qui n’a pas de voix’’, car, selon elle, ’’l’enfant atteint les 90% du développement de son cerveau de 0 à 2 ans et les 10%, le reste de la vie d’où la nécessité de se concentrer sur cette couche’’.
De son côté le l’Enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Oumar Barry a souligné l’importance des pères de familles dans le développement affectif des enfants durant les deux premières années de la vie.
’’Des découvertes scientifiques montrent de nouveaux aspects du développement de l’enfant et il n’est pas uniquement l’enfant de sa mère mais de son père aussi. Donc il a besoin de ces deux parents. Et cela est important sur le plan affectif’’, a-t-il dit.