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© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture". |
Les débats étaient houleux hier entre le président de la Cour Gberdao Gustave Kam et la défense. Les avocats commis d’office pour assurer les intérêts de l’ancien Président du Tchad ont voulu contester le statut de témoin de Daniel Fransen. Auparavant, le juge belge a exposé son témoignage et répondu aux questions du Parquet et de la partie civile.
Prenant la parole, Me Gningue s’est laissé emporter. «La défense pense qu’il y a un ordre public procédural au Sénégal. Ce n’est pas dans nos mœurs judiciaires qu’un magistrat étranger puisse venir comparaître à la barre, prêter serment et déposer sur des faits qu’il a instruits auparavant. Notre législateur tient au principe de la séparation des pouvoirs», plaide-t-il fermement devant la barre. Mais le président ne lui a pas permis de développer. «Me, je vous suggère de déposer une requête écrite si vous voulez que votre demande ait une suite», tranche-t-il froidement. Me Balal revient à la charge, mais Gberdao Gustave Kam ne lui en donne pas l’occasion. «Déposez votre requête et la Chambre va l’examiner», tonne encore le président.
Après cette étape, la défense soulève un autre problème : «l’imprévisibilité du calendrier du procès». «Ce matin (hier), souligne Me Balal, nous attendions le témoin Bandjoum Bandoum et voilà qu’on nous amène Daniel Fransen», déclare-t-il. Gberdao Gustave Kam, sur la défensive, minimise. «Est-ce qu’il y a un problème», s’interroge-t-il. Poursuivant son propos, il explique que Bandjoum a eu quelques problèmes avec son titre de voyage. «On a voulu entendre Fransen pour nous occuper…» Finalement, le calme est revenu. Les avocats ont poursuivi les interrogations avec Daniel Fransen. Mais ils ont annoncé qu’ils allaient déposer une requête.
Gberdao Gustave Kam perd son sang froid
D’habitude, il est calme. Il a toujours ramené le calme dans la salle d’audience pour assurer la sérénité des débats. Mais hier, le président Gberdao Gustave Kam a semblé être dans un mauvais jour. Il a été sur la défensive durant toute la journée. A plusieurs reprises, le président de la Cour a interrompu les débats du Parquet, de la partie civile et de la défense par des interpellations intempestives et laborieuses. Par moments, on a eu l’impression qu’il perdait le contrôle, installant la Cour dans un débat inutile notamment lui et la défense. Certains ont vite lié son attitude aux évènements survenus dans son pays ce mercredi, à savoir le coup d’Etat orchestré par Gilbert Diendéré.
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