C’est la prolongation du sommet de la Francophonie. Les entreprises qui avaient effectué des travaux de réfection à l’aéroport à cette occasion courent derrière le pactole de 6 milliards. Les Ads soufflent le chaud et le froid.
Lors du dernier Sommet de la Francophonie, en novembre 2014, l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads) avait initié d’importants travaux de rénovation dans l’enceinte de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor (AILSS). Des réaménagements qui avaient porté sur la réfection complète de l’aérogare principale, du salon d’honneur, du pavillon présidentiel, de la climatisation entre autres. Près d’un an après, les principaux fournisseurs courent après une dette de plus de 6 milliards que les Ads peinent à honorer eu égard à une réelle tension de trésorerie.
Face à cette impasse, nombre de fournisseurs, qui avaient contracté des dettes dans des banques, à cause de l’urgence des travaux, risquent de mettre la clef sous le paillasson. D’autant que, ni les Ads encore moins le ministère du Tourisme et des Transports aériens ne disposent de ressources pour solder cette dette colossale. Ainsi, pour rentrer dans leurs fonds, ces fournisseurs menacent de paralyser l’aéroport en reprenant simplement certains de leurs matériaux comme la climatisation. Au niveau des ADS, pas de déclaration officielle, mais dans les coulisses on ne nie pas la dette. Eiffage détiendrait la plus grosse part de ce reliquat : plus d’un milliard.
Du reste, on reconnaît des difficultés de trésorerie liées au fait qu’une entreprise comme la compagnie aérienne ‘Sénégal Airlines’ doit 10 milliards Cfa aux Ads. L’autre cause de cette situation financière difficile relève du fait que les redevances aéroportuaires ont aussi baissé ; ce qui réduirait les capacités de la société à faire face à ses obligations, explique-t-on. Les Ads relèvent tout de même avoir payé 12 milliards de FCFA aux entreprises s’activant dans le domaine aéroportuaire entre 2012 et 2015.
Chou blanc pour la RDIA
Par contre, les accusations selon lesquelles les Ads auraient bloqué l’argent destiné à payer des entreprises ayant sous-traité dans le cadre des chantiers de Diass sont contestées par des sources internes à la boîte qui déclarent : ‘‘C’est surréel d’évoquer une responsabilité des Ads dans l’arrêt des travaux à l’aéroport international de Diass.’’ Ces accusations portent essentiellement sur le versement de la fameuse Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA). Celle-ci, à hauteur de trois milliards, n’aurait pas été reversée.
Mais aux Ads, on se défend en déclarant : ‘‘C’est méconnaître les procédures que de raisonner ainsi car la RDIA est directement versée à l'Association internationale du transport aérien (IATA) qui, elle-même, verse les fonds à BNP, conformément à la Convention de financement’’, souligne une source. Poursuivant, elle estime que ‘‘des investissements lourds ont été réalisés à l’aéroport grâce à cette RDIA, ce qui prive certaines entreprises sous-traitantes très liées à Bin Laden’’, fait-elle savoir, insinuant que tout ce vacarme aurait été orchestré par le géant saoudien, Saudi Bin Laden Group, pour savonner le plancher à l’Etat du Sénégal.