Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Procès Habré: La défense démonte le rapport
Publié le vendredi 18 septembre 2015  |  Enquête Plus
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Le président de la ‘’Commission d’enquête sur les crimes et détournements commis par Habré de 1982 à 1990’’ a fini hier sa déposition devant la Chambre d’assises des Chambres africaines extraordinaires (CAE). Si mardi le parquet général et les avocats des parties civiles lui ont tressé des lauriers, hier, Mahamat Hassan Abakar a été très critiqué par la défense.



‘’Il sera à nous. Le témoin sera à nous.’’ La mise en garde lancée mardi par Me Mbaye Sène, un des avocats commis pour la défense de Hissein Habré, avait été qualifiée de menace par l’un des avocats de la partie civile. N’empêche que, comme promis, la défense n’a pas mis de gants hier lors du contre-interrogatoire du président de la ‘’Commission d’enquête sur les crimes et détournements commis par Habré de 1982 à 1990’’. Elle a cherché à démonter le rapport de la commission qui, le mardi, a suscité une grande satisfaction chez le parquet général et les avocats des parties civiles. D’ailleurs, un avocat belge était même allé jusqu’à qualifier de ‘’témoin neutre’’ le président de la Commission.

Mais hier, à la place des fleurs, Mahamat Hassan Abakar a reçu des piques. Mes Mounir Balal, Mbaye Sène et Abdou Gningue ont tellement acculé le témoin que certaines de ses réponses ont été : ‘’Je crois avoir répondu à cette question.’’ Agacé par cette réponse qui revenait tout le temps, Me Sène a fini par s’emporter, en lançant au témoin : ‘’Si vous tenez à la manifestation de la vérité, répondez-nous avec le même engagement que vous aviez eu à l’endroit du parquet général et de nos confrères de la partie civile. Nous ne sommes pas votre ennemi !’’. Malgré cette critique, certaines des interrogations de la défense n’ont pas obtenu de réponse. N’empêche que les trois avocats commis n’ont pas lâché prise dans leur volonté de mettre à nu le rapport très accablant pour leur client.

A cet effet, ils ont demandé à M. Abakar sur quoi il se fondait pour affirmer que les restes humains découverts dans un charnier situé dans la ville de Amragoz étaient ceux des prisonniers de guerre. ‘’Quels moyens vous ont permis d’identifier les corps ? En tant que magistrat et avocat, pourquoi vous n’aviez pas procédé à des examens médicaux pour les identifier ?’’ A ces questions de Me Balal, le témoin a répondu par la négative, en précisant que la commission s’est basée sur le témoignage de l’unique rescapé mais également sur le fait que les corps étaient enterrés sans aucun rite.

Par rapport à la DDS, les avocats ont fait comprendre au témoin que les seules allégations de personnes entendues par la Commission ne suffisent pas pour affirmer que Hissein Habré en était le seul commanditaire. Pour confondre le témoin, Me Sène l’a renvoyé à une déclaration de Saleh Younouss. Le premier directeur de la DDS a affirmé, selon l’avocat, que Habré n’est jamais venu dans les locaux de la DDS et qu’aucun détenu ne lui a été présenté.

Convaincue que certains témoins et victimes cités dans le rapport de la Commission d’enquête sont imaginaires, la défense ne croit pas non plus aux 40 000 morts dont fait état le rapport. ‘’Vous n’avez aucune preuve de vos allégations. C’est sur la base de «on m’a dit», «j’ai rencontré un oncle ou grand-père d’une telle victime » que vous avez établi votre rapport’’, a assené Me Mounir Balal, tout en accusant le témoin d’avoir parlé avec beaucoup de haine. ‘’L’accusation n’a pas encore tenu son témoin, car c’est un haineux qui avait des œillères qui a produit un rapport destiné à éliminer un adversaire’’, a asséné Me Sène, au sortir de la salle d’audience.
Commentaires