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Témoignage du président de la commission d’enquête au Tchad: ‘’Les Sénégalais ont été arrêtés arbitrairement’’
Publié le vendredi 18 septembre 2015  |  Enquête Plus
Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Si depuis le début du procès de Hissein Habré, seuls les noms des victimes tchadiennes ont été entendus, hier, l’ombre des Sénégalais Feu Demba Gaye et Abdourahmane Guèye a plané.

Au cours du contre-interrogatoire des avocats des parties civiles, le président de la ‘’Commission nationale d’enquête sur les crimes et détournements commis au Tchad de 1982 à 1990’’ a été interpellé sur le cas des victimes sénégalaises. Me Assane Dioma Ndiaye a demandé des éclairages sur l’arrestation surtout de feu Demba Gaye, vu qu’Abdourahmane Guèye est toujours vivant et assiste au procès. ‘’Ils ne sont ni Zaghawas, ni Hadjarays, ni des proches de Kadhafi. Pourquoi ont-ils été détenus par une police politique, alors qu’ils n’avaient aucun lien avec ce qui se passait au Tchad ?’’ a-t-il demandé en tant que conseil des victimes. Me Ndiaye a ajouté ‘’qu’il est important que la famille de Demba Gaye sache pourquoi leur fils est mort, alors qu’il était parti chercher fortune’’.

Selon les réponses fournies par le témoin, les deux Sénégalais sont autant victimes que les milliers de Tchadiens arrêtés arbitrairement par la DDS. ‘’Les Sénégalais ne sont pas des gens à problème. Ils viennent faire leurs affaires et repartir. Ils ont été arrêtés dans le cadre des arrestations arbitraires’’, a soutenu M. Abakar. A l’en croire, ‘’être considéré comme un opposant de Habré était un grand crime’’ et qu’il n’y avait pas de différence dans le traitement des détenus tchadiens et étrangers.

Quoi qu’il en soit, Abdourahmane Guèye et son défunt compagnon Demba Gaye avaient été arrêtés, en mars 1987, à l’aéroport de N’Djaména. Les deux commerçants étaient à bord d’un avion militaire français en provenance de la République Centrafricaine, avec une quantité importante d’or commandée par des officiers français de l’opération ‘’Epervier’’ qui soutenait le gouvernement de Hissein Habré. Plus chanceux, Abdourahmane Guèye a été finalement libéré, grâce à l’intervention du gouvernement sénégalais. Son compagnon n’a pas survécu aux mauvaises conditions de détention.
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