Les collectivités locales sont absentes du processus d’évaluation du système éducatif, a déploré, mercredi à Dakar, le président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), Alioune Sall, plaidant pour une meilleur implication des élus locaux dans la planification budgétaire.
‘’Au Sénégal, l’éducation n’est pas en réalité décentralisée, puisque la planification se fait au niveau de l’Etat et n’est pas partagée. Nous n’avons aucune orientation sur les fonds de dotation. Il n’y pas décentralisation parce que, dans l’évolution, nous sommes absents’’, a-t-il déploré.
M. Sall s’exprimait lors d’un atelier de concertation à l’intention du secteur de l’éducation et de la formation et des collectivités locales. Cette rencontre de deux jours est organisée par la Commission nationale pour l’UNESCO.
Alioune Sall a souligné à cette occasion la nécessité pour les élus de disposer de statistiques pour mieux être impliqués dans la planification budgétaire, afin de définir les priorités des différents secteurs.
‘’Nous devons intervenir dans la planification, et pour cela, nous devons partager les connaissances, afin de mieux maîtriser la cartographie scolaire de nos collectivités’’, a-t-il exhorté. Il souligne que les collectivités locales doivent travailler avec le ministère de l’Education.
De son côté, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Baba Ousseynou Ly, indique que la décentralisation du système éducatif passe par l’attribution d’un véritable pouvoir aux collectivités et aux communautés locales, dans le but de refonder l’école sénégalaise.
Selon lui, cela implique que l’Etat central ne soit plus acteur central du système éducatif au niveau local. Il estime que celui qui renvoie à la périphérie tous les autres acteurs, les maintient dans un lien de dépendance et paralyse leur autonomie d’initiative.
Pour le président de l’AMS, ‘’(…) l’Etat doit réinterroger et réordonner son rôle parmi les autres acteurs, renforcer ces derniers, construire les politiques éducatives nationales par le bas et faciliter l’élaboration par les acteurs locaux de véritables projets de territoire en matière d’éducation’’.
‘’La décentralisation doit apporter à l’éducation une dimension essentielle, celle d’une communauté qui construit et prend elle-même le destin de son école’’, a-t-il dit, soulignant que la décentralisation de l’éducation est une option assumée.
Selon lui, son influence sur la qualité de la gouvernance et les prestations fournies aux acteurs de ce service public devraient pousser à aller plus loin dans la responsabilisation des communautés et des collectivités locales.
‘’Une plus grande adaptation aux spécificités et aux priorités locales et une meilleure valorisation des potentialités locales seraient, sans nul doute, la voie royale pour que l’Education participe à la contribution des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement’’, a-t-il dit.