Le film des fouilles menées par la Commission d’enquête sur les crimes commis pendant les années Habré a été projeté hier, sur les écrans géants de la salle d’audience, dans le cadre du procès de l’ex-Président tchadien. Des images qui parlent d’elles-mêmes.
La Cour s’est replongée «dans l’horreur» en diffusant hier des extraits d’une vidéo montrant des morceaux de crâne et d’autres ossements qui seraient des restes humains. L’espace ressemble à un lieu d’inhumation secret à quelques encablures de Ndjamena. Ces fosses communes contiennent des dizaines de corps. Le charnier est susceptible de renfermer les dépouilles des victimes présumées du régime de Hissein Habré. L’enregistrement vidéo est extrait d’un film des fouilles menées par la Commission d’enquête, dirigée par Me Mahamat Hassan Abakar. Les images ont été projetées hier sur les écrans géants de la salle d’audience, dans le cadre du procès de Hissein Habré. Selon Mahamat Hassan Abakar, il s’agit de dépouilles de prisonniers morts après des «actions sinistres de la Direction de la documentation et de la sécurité (Dds)». Les images laissent présager que des hommes morts ont été enterrés à la va-vite, ajoute-t-il. Le charnier a été découvert grâce aux témoignages de Clément Abaïfouta, président de l’Association des victimes de Hissein Habré. Les fosses communes ont été localisées par le fossoyeur, après avoir parlé aux responsables de Human rights watch. Des images qui ont provoqué un sentiment de tristesse parmi les membres de l’Association des victimes. Hissein Habré est considéré comme le véritable responsable de cette boucherie. Même si les services d’un anthropologue n’ont pas été requis, afin de dater approximativement le massacre.
Les images répertorient un certain nombre de crimes commis pendant le règne de Hissein Habré. Dans un autre extrait, des rescapés du régime de Habré font un récit de tortures perpétrées durant sa présidence de 1982 à 1990. Des anciens prisonniers ont confirmé l’existence d’oppression et de massacres, sous la présidence de l’ex-homme fort de Ndjamena. Sur la base de ses témoignages, M. Abakar estime que Habré devrait répondre d’assassinats intentionnels contre les opposants de son règne. Tout comme ses anciens collaborateurs qui avaient ouvert le feu sur des prisonniers.