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La banlieue attaquée à mains armées

Publié le jeudi 17 septembre 2015 | Le Quotidien

Les sujets de discussion dans la banlieue tournent autour des séries de cambriolage et des attaques à main armée qui se banalisent. Ou presque. Le quartier Cheikh Wade, commune située dans le département de Guédiawaye, a connu dans la nuit du lundi au mardi une attaque à main armée spectaculaire. Comme dans une série hollywoodienne : A bord d’un 4X4, encagoulés, armés de pistolets automatiques, 8 gaillards «cambriolent» un magasin de produits alimentaires.

Effrontés, ils mettent en place leur stratégie alors que la rue est fréquentée. Djiby Faye, témoin oculaire des faits, raconte le film de l’attaque : «Ils sont descendus de la voiture et quatre d’entre eux ont pointé leur arme sur les ruelles du quartier pour décourager les éventuels passants. C’est ainsi que les quatre autres ont fait descendre du véhicule un chalumeau pour couper les cadenas qui sécurisent les portes en fer du magasin.» Flairant l’attaque, les gardiens ont essayé d’alerter le voisinage en multipliant des coups de sifflet. Cela n’a pas dissuadé les malfaiteurs qui ont tiré des coups de feu en l’air pour repousser les gardiens.

Ils continuent leur opération et emportent dans leur fuite des cartons de denrées alimentaires divers à bord d‘un pick-up noir. Les vigiles essaient de les poursuivre. Peine perdue. «Car ils ont tiré à nouveau en l’air pour les intimider», raconte un autre témoin. Alertée, la police de Guédiawaye s’est déplacée sur les lieux. Trop tard. Les assaillants étaient déjà couverts par le manteau de la nuit.
Cette attaque est la dernière qu’a connue la banlieue dakaroise qui est tétanisée par la multiplication des vols nocturnes, des agressions et des cambriolages. Au poste de police de Wakhinane Nimzatt et au commissariat central de Guédiawaye, les plaintes se superposent sur le bureau des enquêteurs débordés par ces actes de grand banditisme.
Wakhinane Nimzatt a connu trois vols spectaculaires en deux semaines. Les délinquants ont emporté des écrans plats, des ventilos et d’autres biens mobiliers et électroniques. A la Cité Viviane, les populations ne dorment plus les poings fermés. En trois semaines, plusieurs cas de vol ont été enregistrés dans ce quartier. «Nous sommes fatigués par les voleurs et agresseurs qui écument cette localité. Il y a une insécurité totale malgré le poste de police que nous avons ici. Il ne sert a rien», crie de rage une victime de ces attaques.
A Notaire, la même antienne est reprise par les habitants abasourdis par le culot des agresseurs. En racontant son histoire, un policier sourit devant autant d’audace nonobstant la peine qui le ronge : «J’ai été victime de vol de 11 moutons d’une valeur de 900 mille francs. J’ai déposé une plainte au commissariat central de Guédiawaye. Pis, mes beaux-parents ont perdu 3 moutons.»