Une quinzaine à une vingtaine de Sénégalais sont morts tués à l’étranger ces derniers temps, au Maroc, en France, aux Etats Unis, en Italie ou au Gabon. Le département en charge des Sénégalais de l’extérieur a publié des communiqués pour déplorer ces meurtres et s’est engagé à assurer le suivi des dossiers dans ces pays.
Combien sont-ils en réalité, les Sénégalais qui ont péri à l’étranger ces derniers temps ou ces dernières années ? Il serait tout de même difficile d’en donner le chiffre exact, tellement qu’ils sont nombreux. La liste qui suit n’est pas exhaustive.
Mor Sèye, âgé de 46 ans et originaire de Touba, est l’avant dernier en date. Il a été abattu le 12 septembre dernier à 15 h, dans un restaurant à Lodi Adriano, province de Ravenna, région de Reggio Emilia, par un individu non encore identifié ayant pris la fuite. Le 13 décembre 2011, Mor Diop et Modou Samb étaient eux aussi froidement assassinés à Florence en Italie. L’affaire est classée sans suite.
Mercredi 14 août 2013, Ismaila Faye, un jeune boulanger âgé de 31 ans et originaire de Yarakh, est tué dans un bus à la gare routière de Kamra, à Rabat, par de jeunes Marocains.
Selon les témoignages des Sénégalais établis au Maroc, il a été poignardé pour une histoire de place dans un bus. Un Marocain lui aurait demandé de lui céder la place qu’il occupait, ce qu’il avait tout simplement refusé. Hélas, ce refus lui était fatal. Un an plus tard, en août 2014, l’étudiant Charles Ndour, originaire de Joal, est tué à l’arme blanche dans son appartement sis à la cité Al Irfane 2 et son corps traîné dans la rue. Depuis, ses assassins ne sont pas inquiétés. L’appel de son père au Chef de l’Etat pour commettre un avocat Marocain afin que justice soit faite pour son enfant, n’y fait rien.
Récemment en août 2015, Mor Sylla, vendeur à la sauvette, originaire de Mbour, est tué par des policiers Espagnols, en sautant du 4e étage de l’immeuble où il résidait. Cette mort avait suscité la colère des Sénégalais établis en Espagne. Sory Kaba, directeur des Sénégalais de l’Extérieur, avait déclaré que la victime était «soupçonné de détenir des produits contrefaits», tout en reconnaissant que «la responsabilité de la police était engagée».
Le 15 juillet 2015, le chauffeur Moustapha Kébé se faisait tuer par des éléments de la gendarmerie Gabonaise. Djiby Sow, chauffeur titulaire du véhicule qu’il utilisait avait témoigné que Moustapha Kébé avait été menotté et placé en garde à vue dès son arrivée à la brigade de gendarmerie «PK9» de Libreville. Ses compatriotes qui lui amenaient à manger n’avaient pu le voir jusqu’à l’annonce de sa mort par «suicide». Une thèse que les Sénégalais du Gabon ont refusé de croire.
Le lundi 31 août 2015 à Paris, Aminata Dia, la trentaine dépassée, fille d’un sous-officier de la gendarmerie nationale, disparaissait de chez elle. Après plusieurs actions de recherches entreprises par sa famille en vain, son corps sans vie sera retrouvé dans les eaux de La Seine. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de cette mort qui a les relents d’une agression. La défunte est mère d’un enfant.
Au Maroc aussi, quatre femmes avaient péri dans un incendie non encore élucidé comme ce fut également le cas récemment en France, où un autre incendie criminel à Paris a emporté trois de nos compatriotes.
MORTELLEMENT POIGNARDE A PARIS : Lamine Senghor alourdit le bilan des Sénégalais tués à l’étranger
Hier soir, la famille de Lamine Senghor, à Grand Yoff, est plongée dans l’émoi. Ce sénégalais vivant en France a été mortellement poignardé à Paris, rapporte un des membres de sa famille à Grand Yoff joint au téléphone. Son corps est à la morgue de l’hôpital. Pour l’heure, la famille ignore l’identité du meurtrier.
Lamine Senghor tenait une boutique à Paris. Il est marié et père d’une fille. Son meurtre est le dernier en date que subissent nos compatriotes à l’étranger