La Cour ne recueillera pas le témoignage des anciens responsables de la Dds restés au Tchad. Les Chambres africaines extraordinaires (Cae) avaient sollicité la présence au procès de 12 ex-responsables de la Dds dont Saleh Younouss, El Djonto. Selon nos sources, c’est le Président Idriss Deby qui a empêché leur déplacement sur Dakar.
Les autorités tchadiennes ont prétexté que ces personnes ne jouissent plus de leurs droits civiques et, selon la loi tchadienne, elles ne peuvent pas témoigner devant un Tribunal. Est-ce une façon pour le Tchad de se dérober ou de protéger son Président cité de plus en plus dans le procès de Hissein Habré ? En tout cas, depuis la reprise des audiences, son nom s’invite régulièrement dans la salle 4 du Palais de justice de Dakar. La défense ne manque pas une occasion de le convoquer, en rapport avec les évènements qui se sont déroulés durant la période 1982-1990. Ce, malgré le fait que des ministres tchadiens se soient employés à le laver de toute accusation.
Mais la Cour a plus d’un tour dans son sac. Elle a pu obtenir l’accord d’un témoin-clé, un ex-responsable de la Dds. Un ancien bourreau du nom de Bandjoum Bandoum, réfugié politique exilé en France. Il devait arriver dimanche dernier dans la capitale sénégalaise, mais selon nos sources, le témoin n’a pu prendre son avion. La raison est qu’il n’avait pas de visa. Mais notre source rassure : «Il sera là la semaine prochaine. Car il est déterminé à témoigner et Idriss Deby n’y peut rien», souffle-t-elle.