L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) abrite le 13ème Programme mondial sur la lutte contre la corruption, la criminalité financière et le recouvrement d'avoirs. Cette session de formation de cinq jours initiée en collaboration avec Interpol et le département de la justice américaine permettra aux participants d’être mieux outillés en vue de mieux prendre en charge la lutte contre la criminalité organisée et transnationale.
‘’La corruption est partout présente au Sénégal et dans tous les pays du monde. Elle est un phénomène très compliqué, très complexe et très difficile à combattre.’’ C’est le diagnostic fait hier par la présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) à l’occasion de l’ouverture du 13ème Programme mondial sur la lutte contre la corruption, la criminalité financière et le recouvrement d'avoirs, organisé avec le partenariat d’Interpol et du département de la justice américaine. Selon Nafi Ngom Keita, le milieu de la corruption et de la criminalité organisée est un milieu où les criminels utilisent des moyens sophistiqués. Pis, elle souligne que ‘’c’est un crime transnational, connexe à d’autres crimes comme le blanchiment de capitaux qui financent souvent le terrorisme et le trafic de drogue’’. ‘’C’est un phénomène très dangereux pour notre pays parce qu’il fausse les fondements de l’Etat de droit’’, alerte-t-elle.
Cette session de formation ouverte hier s’étale en effet sur cinq jours et regroupe sept pays africains dont le Cameroun, le Togo, le Bénin, le Niger, le Nigeria, la Guinée et la Côte d’Ivoire. Durant tout le temps de la formation, les participants vont travailler, sous l’égide d’Interpol, sur le cadre légal en matière de lutte contre la corruption, les instruments légaux dans la lutte contre la corruption, les meilleures pratiques pour sécuriser et présenter des preuves ou l’entraide judiciaire officielle et les prescriptions en la matière.
Au-delà de cet aspect, souligne Nafi Ngom Keita a soutenu que ‘’la rencontre vise un partage d’information et des meilleures pratiques en matière de lutte contre la corruption, la fraude et les infractions connexes’’. Mais aussi à ‘’revisiter les dispositifs et les approches optimales stratégiques et opérationnelles pour une meilleure efficacité dans la prévention et la lutte contre la corruption’’. D’ailleurs, soutient Kemo Oulare, officier de renseignement criminel à l’OIDT/Interpol, à la sous direction de l’anticorruption et des crimes financiers, ‘’les enjeux de cette formation consistent à renforcer les capacités opérationnelles des personnels chargés de l’application de la loi des pays visés par ce programme’’.
Généralement, explique-t-il, ‘’dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et transnationale et la lutte contre la corruption, il y a quatre éléments qu’il faut prendre en compte : pourquoi la corruption ? Est-ce que le personnel chargé de l’application de la loi est à niveau sur le plan technique et opérationnel pour faire face au fléau ? Est-ce que les législations des différents pays concernés sont à niveau par rapport à la lutte contre les différentes formes de criminalité organisée dont la corruption ? Est-ce qu’il y a une volonté politique dans les pays concernés pour faire face à ce phénomène ?’’ Ces quatre éléments permettent, selon Kemo Oulare, de mettre sur pied le Programme mondial d’Interpol de lutte contre la corruption, le crime financier et le recouvrement d’argent. Car, dit-il, ‘’on s’est rendu compte que l’argent issu des différentes formes de criminalité dont la corruption, circule beaucoup plus rapide que la coopération internationale’’.