Après deux ans de négociation, le gouvernement et les syndicats d’enseignants sont parvenus à un accord hier. Chacune des deux parties a promis de respecter ses engagements afin de permettre à l’école sénégalaise d’évoluer dans un espace apaisé durable.
Il a fallu 2 ans et 8 rencontres plénières, avec d’âpres négociations ponctuées de grèves et de perturbations, pour que le gouvernement et les syndicats d’enseignants arrivent enfin à un accord. Le document qui devrait pacifier à nouveau l’espace scolaire a été paraphé, hier, entre les deux parties après une ultime négociation qui a duré plus de trois tours d’horloge.
A la sortie de cette rencontre, où le gouvernement était représenté par les ministres de la Fonction publique, de l’Education nationale, de l’Urbanisme et de l’Habitat, du Budget, de l’Enseignement et de la Formation professionnelle, le porte-parole du jour des syndicalistes, Ibra Diouf Niokhobaye, a confié que ce jour est à marquer d’une pierre blanche. « C’est un grand jour pour le mouvement syndical enseignant, mais également pour l’école sénégalaise dans sa globalité. Car, depuis 2 ans, nous étions en train de négocier avec le gouvernement autour de questions essentielles à incidence pédagogique, sociale et financière. Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous sommes arrivés à un accord entre le gouvernement et les organisations syndicales ; nous nous en félicitons », a-t-il martelé. Il a ajouté que cet accord, qui porte sur 34 points de revendication, lie, de façon définitive, les deux parties. Il ne reste que leur matérialisation. A ce propos, Ibra Diouf Niokhobaye ne doute pas une seule fois que le gouvernement manque à ses engagements. « Le ministre de la Fonction publique lui-même a reconnu que ces accords sont réalistes et réalisables. Nous osons espérer qu’on aura plus à déposer de préavis pour exiger l’application de ces accords. Cela me paraît important, parce que leur application signifie un espace scolaire et universitaire apaisé. Et les Assisses de l’éducation pourront se dérouler dans un climat de paix pour une refondation de l’école sénégalaise », a-t-il souligné.
Le ministre de la Fonction publique a souligné que la signature de cet accord est un soulagement pour les Sénégalais. « Nous venons de très loin. Le président de la République nous avait demandé de ne signer que des accords réalistes et réalisables. Aujourd’hui, c’est le cas. Nous avons eu 34 points d’accord. Sur chacun de ces points, nous avons défini le rôle que chacune des parties doit jouer, et nous avons décidé de mettre en place un comité de suivi », a indiqué Mansour Sy qui s’est félicité que de nouvelles conditions aient pu ainsi être créées pour partir sur de nouvelles bases.
Concernant le 11ème point de la plateforme revendicative ayant trait à la validation aux 2/3 des années de volontariat, de vacation et de contractualisation et qui constituait le vrai point d’achoppement, il ne reste qu’à discuter des modalités de son application. Pour ce faire, les deux parties ont convenu de la mise sur pied d’une commission ad hoc qui se réunira à partir de juillet prochain et va travailler sur la question des rappels. Pour l’instant, dans le budget 2014, il est prévu 1,6 milliard de FCfa pour prendre en charge la question de la validation des années de contractualisation.