Près de 200 pèlerins - dont le colonel Abdou Aziz Ndao, auteur du brûlot «Pour l’honneur de la gendarmerie» - encore bloqués au niveau du hangar de l’aéroport Léopold Sedar Senghor, sont dans une angoisse totale. En effet, ils redoutent une forclusion, à moins de 48 heures du démarrage du pèlerinage car, n’étant toujours pas entré en possession de leurs visas. Toutefois, Bamar Ndiaye, l’adjoint au Commissaire général au pèlerinage, rassure que «les visas seront disponibles au plus tard aujourd’hui (lundi) avant la fin de la matinée».
Des pèlerins sénégalais attendent encore à l’aéroport Léopold Sédar Senghor pour rejoindre la Mecque. Ils ne sont toujours pas entrés en possession de leurs autorisations (visas) pour fouler le sol des lieux saints de l’Islam. Selon leur porte-parole, Abibou Ndiaye, ils attendent, depuis mercredi 9 septembre, la délivrance de leurs visas qui tarde encore à s’effectuer. Ayant trop duré à Dakar (5 jours), alors que la majorité est venu des régions de l’intérieur du pays, ils ont déversé leur ras-le-bol sur les membres de la commission encore à Dakar.
La majorité de l’équipe d’encadrement des pèlerins étant déjà à Médine dont le commissaire, ils s’en sont pris, avant-hier samedi 12 septembre dans la nuit, notamment à Bamar Ndiaye, le Commissaire adjoint, au colonel Djibril Ba, le chargé de la sécurité et du suivi des passeports, Alpha Dia membre, et, par ailleurs, fils du commissaire général le colonel Cheikh Ameth Tidiane Dia, affirment les pèlerins trouvés aux hangar de l’aéroport. Ils soutiennent que, n’eut été l’intervention du commandant de la brigade de l’aéroport, le pire allait se produire car, les pèlerins laissés en rade à Dakar sont actuellement sur le qui-vive.
Ne sachant plus à quelle autorité se vouer, car les membres de la commission ne leur «délivrent jamais les bonnes informations», ils sont allé voir, hier matin, le Khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbaké qui les a reçu dans sa résidence sis aux HLM 1, indique le porte-parole des pèlerins encore à Dakar. Par la voix de son porte-parole Serigne Cheikh Thioro Macké, le Khalife général des mourides, a saisi le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Selon le porte-parole du Khalife, cité par Abibou Ndiaye, le Premier ministre a donné des instructions fermes aux autorités compétentes pour que la problématique des visas soit diligentée dans les plus brefs délais. Par ailleurs, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké a gratifié les pèlerins qui sont encore sous les tentes du hangar de l’aéroport Léopold Sédar Senghor d’un repas copieux.
Bamar Ndiaye, le Commissaire adjoint au pèlerinage, joint au téléphone, corrobore l’implication des autorités étatiques et, particulièrement, le président Macky Sall, dans le dossier pour qu’une solution soit très rapidement trouvée. Il soutient qu’ils (les membres de la commission) ont bon espoir que la demande supplémentaire de 200 visas introduite, depuis vendredi, sera accordée avant la fin de la matinée, ce jour lundi. Cependant, le Commissaire adjoint déplore le retard dans la délivrance des visas lié à un problème de système. En effet, une défaillance du système électronique, eu égard à la demande de la commission qui est forte (2000) contrairement aux privés qui avaient des quotas de 200, est à l’origine de tous les préjudices et désagréments dont sont victimes les pèlerins retardataires, se dédouane-t-il.
Les pèlerins semblent, eux, ne pas partager le point de vue du Commissaire adjoint. Selon une source, qui a préférer garder l’anonymat, ce sont les contingents de pèlerins de la présidence, des ministres (47 pèlerins pour le seul compte de Sidiki Kaba), de la Première dame Marème Faye Sall - que les membres de la commission ont tenu à convoyer à tout prix - qui ont tout chamboulé, occasionnant ainsi leur amertume. Pis encore, des pèlerins soupçonnent des cas de corruption dans la délivrance des visas. Selon eux, des membres de la commission ont fait embarquer sept (7) femmes commerçantes dans le vol 6 avant-hier, moyennant des contre partie financières par place, alors qu’il était convenu que les pèlerins laissés en rade à Dakar et appartenant aux vols 3 et 4, avaient la priorité de voyager dans ledit vol.
Il y a lieu de signaler aussi que la femme qui était tombée, avant-hier, d’une hyper-tension de 17’9 s’est remise, mais elle a préfère taire son nom. Pour motif, dit-elle, elle ne veut pas que ces parents et proches sachent qu’elle n’est toujours pas aux lieux saints de l’islam. Et extraordinaire, le hasard a voulu que le colonel Abdoulaye Aziz Ndao, auteur du brûlot «Pour l’honneur de la gendarme», soit dans le contingent de pèlerins qui attend encore à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar.