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7 milliards emportés par Hissein Habré, selon un témoin

Publié le dimanche 13 septembre 2015 | Le Quotidien

© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".

L’audition de Jean Bawoyeu Alingué, administrateur civil à la retraite, s’est poursuivie hier devant les Chambres africaines extraordinaires (Cae). Le conseiller spécial de l’actuel président de la République du Tchad, Idriss Deby, est auditionné dans le cadre du procès de Hissein Habré. Il a été invité à la barre pour s’expliquer sur le supposé pillage de l’argent du contribuable tchadien par l’ex-homme fort de Ndjamena. En fait, lors de sa fuite du Tchad, Hissein Habré est soupçonné d’avoir vidé les caisses du Trésor national.

Dans son témoignage, M. Alingué a confirmé que Hissein Habré, sous sa présidence, était au centre de toutes les décisions. L’ex-membre du Conseil constitutionnel tchadien reconnaît ainsi que l’ex-chef d’Etat avait subtilisé plusieurs milliards de francs Cfa, juste avant son départ en exil. «Après le départ de Hissein Habré, j’avais appris qu’il avait emporté avec lui plus de 7 milliards», se souvient Jean Bawoyeu Alingué. Lequel, ambassadeur du Tchad en France de 1977 à 1980, indique que Habré n’a laissé que 500 millions de francs Cfa dans les caisses du Trésor général.
Jean Bawoyeu Alingué cite sa source : «C’est une information qui m’a été donné par le caissier du Trésor général, à cette époque. Hissen Habré lui avait demandé de signer un virement de 3,5 milliards de francs Cfa. Les trois milliards sont partis et les 500 millions sont restés. D’autres prélèvements ont été faits au niveau de certaines banques. C’est à peu près 4 milliards.»
Toutefois, l’ancien président de l’Assemblée nationale du Tchad a reconnu que le régime de Idriss Deby n’a pas réclamé cet argent. Malgré tout, poursuit-il, l’Etat tchadien a payé la dette.