La presse quotidienne sénégalaise rapporte lundi les critiques de responsables de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, suite à la publication du contenu du rapport de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) dirigée par Amadou Mahtar Mbow.
L’As fait part des réserves du président de la République, Macky Sall, par ailleurs commanditaire dudit rapport. ‘’Opposé à tout référendum et contre certains articles proposés par Mbow et compagnie, Macky déchire le projet de constitution’’, soutient le journal.
De son côté, Enquête qui retrace ‘’les lignes de fracture’’ qui expliquent la ‘’douche froide collective’’ subie, depuis jeudi soir, par le texte de proposition de réforme des institutions de la République du Sénégal.
Le journal qualifie précisément de ‘’volée de bois vert des apéristes’’ la réaction de membres influents de l’APR, dont les attentes seraient déçues par le rendu de la CNRI, qui est composée de personnalités indépendantes.
Le porte-parole de ce parti, ‘’Seydou Guèye censure Mahtar Mbow’’, écrit Rewmi-Quotidien, tandis que L’Observateur constate à son tour que ‘’l’APR a déchiré la constitution de Mbow’’, ancien ministre sénégalais et ex-Directeur général de l’UNESCO.
Selon les protestataires, les membres de la CNRI en ont fait plus qu’il ne leur a été demandé en produisant un avant-projet de constitution à la place de simples propositions de réformes institutionnelles à soumettre au chef de l'Etat pour améliorer la gouvernance politique.
‘’Amadou Mahtar Mbow et compagnie ont outrepassé leur mission’’, rapporte L’Observateur citant Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire de la majorité, qui aurait ‘’tiré’’ sur les membres de la CNRI, à l’instar de ses camarades parti Mor Ngom (ministre) et Thérèse Diouf Faye.
Dans les mêmes colonnes, Thierno Alassane Sall, coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (CCC) réfléchit, à haute voix, sur l’opportunité et la pertinence de certaines propositions comme celle relative à l’incompatibilité des fonctions de chef d’Etat et chef de parti politique.
M. Sall la ‘’rejette à cause du contexte actuel’’, écrit L’Observateur. Il compare le chef de leur parti à ‘’un pôle de stabilisation’’ pour une jeune formation, créée à peine trois ans avant son accession au pouvoir. Macky Sall a créé l’APR en fin 2008 et a été élu président de la République en mars 2012.
Pour justifier le cumul des deux charges, celle de l’Etat avec celle partisane, d’autres responsables de l'APR ruent dans les brancards. Sud Quotidien retient la position du ministre Oumar Youm et rappelle la réserve du député Moustapha Diakhaté. ‘’Youm et de Diakhaté optent pour le parti’’, note-t-il.
Le professeur Ismaïla Madior Fall ‘’corrige’’ la copie de la CNRI’’, renchérit Le Quotidien qui affiche, en appels à sa Une, des extraits de son entretien avec ce juriste et par ailleurs conseiller du président de la République, Macky Sall.
‘’La Commission a outrepassé ses attributions’’, selon le Pr Fall, cité par le journal qui ajoute d’autres citations du constitutionnaliste : ‘’L’avant-projet (de constitution) contient des projets irrecevables’’ et ‘’Interdire au président d’être chef de son parti ne paraît pas pertinent’’.