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Enquête de personnalité : Les parties au procès déplorent les insuffisances
Publié le samedi 12 septembre 2015  |  Le Quotidien
Hissène
© Autre presse par DR
Hissène Habré, l`ancien président du Tchad poursuivi au Sénégal pour crimes contre l`Humanité




L’enquête de personnalité faite sur Hissein Habré ne fait pas évidement l’unanimité. Elle a laissé un goût d’inachevé au Parquet général et aux avocats des présumées victimes. Ils trouvent que l’enquête est «incomplète, car elle a été faite de manière partielle et seulement au Sénégal». Plusieurs points, disent-ils, n’ont pas été pris en compte par l’experte. Me Bauthier, un des avocats des victimes, liste les insuffisances : «Il n’y a aucune information sur l’enfance de l’ancien Président du Tchad.» Une autre avocate souligne que «le nombre de personnes entendues par l’équipe d’experts est insignifiant.

En vérité, seulement sept personnes ont été interrogées lors de l’enquête de personnalité sur l’ex-homme fort de Ndjamena. Pis, ces personnes ne sont constituées que de deux refugiés tchadiens étudiants, du fils adoptif de Habré, de son épouse, du directeur de la prison et de deux amis de Habré», dénoncent les avocats. Le rapport, soulignent-ils, a occulté les gens qui s’étaient opposés à Hissein Habré durant sa période de splendeur. L’enquête de personnalité reste aussi «muette sur ces crimes» commis durant son règne.

Par ailleurs, les avocats et le Parquet ont regretté l’absence des enquêteurs au Tchad. L’experte n’a pas fait le déplacement à Ndjamena sous prétexte que le juge d’instruction a soutenu qu’il ne pouvait pas assurer sa sécurité. Face à cette attitude, le Parquet général a demandé à l’experte psychologue, formatrice à l’Ecole nationale des travailleurs sociaux spécialisés, (Entss), les raisons qui l’ont poussé à continuer le travail. «Quand nous avons rencontré ces difficultés, nous avions voulu arrêter. Mais c’est le juge d’instruction qui nous a demandé de continuer», a répondu Yakhara Gassama Diop. Elle précise en outre que leur travail a été rendu difficile au départ par le refus de Habré de collaborer avec elle. «Le directeur de la prison avait reçu comme consigne de la part de Habré qu’il ne recevait aucune visite. Il ne recevait que ses proches et ses avocats. C’était la première grande difficulté», s’est-elle désolée. «L’autre difficulté, c’est aussi au niveau de sa famille, poursuit-elle. Nous nous sommes finalement rapprochés d’autres Tchadiens qui nous ont permis de faire l’enquête.» Elle a admis que l’enquête, réalisée sur son parcours politique et militaire, sa situation sociale, sa vie carcérale, est restreinte.
Dans son enquête de personnalité, Habré était décrit comme un homme ambitieux, affable et loyal. Il est aussi dépeint comme une personnalité tenace, implacable devant ses ennemis. «Et il ne recule devant rien. Il a une très haute estime de lui qui frise l’orgueil», soutient l’experte. Un homme en cache un autre...
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