Don d’un investisseur russe à Sangalkam : L’ambulance de la ville confisquée par le maire #aDakar

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Don d’un investisseur russe à Sangalkam : L’ambulance de la ville confisquée par le maire

Publié le samedi 12 septembre 2015 | Le Quotidien

© Autre presse
Ambulance

L’objectif recherché était d’assumer une Responsabilité sociale. Atlantik sea food a payé une ambulance pour satisfaire une revendication de jeunes de Sangalkam. Depuis deux mois, ce don est entre les mains du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime par ailleurs maire de cette commune. Entre-temps, l’investisseur est dans un conflit avec un de ses compatriotes russes. Le Tribunal a prononcé l’expulsion de son entreprise d’un titre foncier alors que son chantier d’usine de poisson est très avancé.

Implantée à Sangalkam depuis deux ans environ dans le but de transformer et d’exporter du poisson, la société Atlantik sea food a voulu faire dans le social, suite à d’une manifestation des jeunes devant les grilles de son usine en construction. Surpris par cette revendication, le patron de la boîte, le Russe Artem Bektemirov, s’est publiquement engager à s’investir dans la santé, ainsi que d’autres actions au profit de la localité. Ce faisant, il décide d’offrir une ambulance médicalisée aux populations de Sangalkam. Et sa société est passée à l’acte. L’ambulance médicalisée d’une «soixantaine de millions de francs Cfa», informe une source autorisée, est arrivée à Dakar depuis «le 3 juillet dernier» (voir photo).

Ses destinataires ont du mal à recevoir ce cadeau, au moment où ils vivent sans moyen d’évacuation des malades. Pourtant, tout était bien parti pour que la réception de cette ambulance se fasse dans l’allégresse populaire. Mais c’était sans compter avec Oumar Guèye, devenu entre-temps ministre de la Pêche et de l’Economie maritime et maire de Sangalkam. Celui-ci a obtenu du patron cette entreprise la mise à sa disposition de l’ambulance (différente de celle que le repreneur russe d’Afrikaner, Flash Afrique sea products, aurait offerte au ministère).

Licences de pêche et licenciement
Le «minibus» a été conduit au ministère de la Pêche et de l’Economie maritime. Selon plusieurs jeunes ayant pris part au sit-in ayant abouti à ce cadeau offert par le géant russe de la pharmacie ne portera pas «la moindre de ses insignes comme c’est souvent le cas pour les dons faits par des Etats ou des entreprises». Ils ont signé une déclaration pour dénoncer «la confiscation d’un bien dans le but de le présenter comme un cadeau personnel». Les choses ont tourné ainsi à partir du moment où le patron de Atlantik sea food a cherché à rencontrer le ministre-maire après la présentation du projet au niveau local, car l’investisseur russe veut désormais décrocher des licences de pêche. Dès lors, les discussions se passent au haut niveau.
En plus de l’ambulance, l’entreprise s’était engagée après le sit-in à paver la rue principale du village de Sangalkam. D’ailleurs, un de ses ingénieurs et son géomètre Moustapha Tine avaient déjà procédé aux études sommaires. Par la suite, Moustapha Tine, le démarcheur de la première audience, a été licencié après près de deux ans de service. «Le directeur des ressources puis la directrice de l’entreprise m’ont convoqué en réunion pour me dire qu’il faut que je sois en de bons termes politiques avec Oumar Guèye, qu’ils sont prêts à faire la médiation. A défaut, ils seront obligés de se séparer de moi. Je leur ai dit que je ne m’agenouillerai jamais devant Oumar Guèye. C’est par la suite que j’ai été licencié», raconte M. Tine. Il a porté plainte contre la société pour licenciement abusif.